L'autre matin, j' suis sorti de la clinique
Après vingt ans de coma éthylique
Végétant dans un lit, en carafe
J'avais sauté quelques paragraphes
J'ai bien cru que j'avais la berlue
Rentrant chez moi à Chevilly-Larue
J' vois deux mecs poilus comme des gorilles
Qui s' roulaient des pelles sous la charmille
De nos jours, me dit mon pot' Nénesse,
On n'a plus honte, on fait c' qu'on veut de ses fesses
Et même moi, qui ne suis pas un pervers
J'ai peloté les noix de mon beau-frère
La plupart s'a**oient sur la morale
Même l'échangisme est une pratique ban*le
Les bobos aussi bien que les prolos
Prêtent leur femme comme ils prêtent leur vélo
{Refrain:}
Adieu nos complexes! aujourd'hui, j'avoue
Qu'au niveau du s**e y a plus de tabou
Un homme et une femme, ça ne se fait guère plus
Mais essayez, vous verrez, c'est pas mal non plus
J'appris donc que la chaisière de l'église
S'était pacsée avec ma tante Élise
Que Jojo, le coiffeur de mon tonton,
S'est toqué d'un tondeur de moutons
On m'a dit que ma cousine Marinette
Qui a le rouge au front et au cul la tempête
Est folle d'une vulcanologue d'enfer
Qui la secoue sur l'échelle de Richter
Ferdinand a une chevrette aimante
Jamais une scène et toujours consentante
Nicolas aime son dindon Joël
Qu'est tellement stressé quand vient Noël
Anaïs que les grands singes tentent
Va fantasmer jusqu'au Jardin des plantes
Son mari qui s'est laissé tenter
Ne peut plus dormir que sur le côté
Un homme et une femme ça ne se fait guère plus
Mais essayez, vous verrez, c'est pas mal non plus
Philibert est fou d'un légionnaire
Qui l'a séduit en camp disciplinaire
Mais la brute quitta son p'tit œillet
Pour un dromadaire qui s'agenouillait
Entretemps, j'ai appris que ma Suzanne
Vivait avec une capitaine des douanes
Et c'est pour mettre un baume sur ma détresse
Que je m'habitue doucement à Nénesse
{au Refrain}