Un gentil docteur Une seringue à la main Disait au coureur: Je te shoote pour ton bien Le sponsor veut qu' tu sois La diva de tous les temps Mais que tu restes vivant Jusqu'à la fin du contrat Toi, l' champion, on te tue Car les dieux du stade ont faim Ils se payent ta vertu Comme on s'offre une putain Ton épouse et tes enfants Pleureront sur ton argent Mais tu seras mort, par chance En gagnant le tour de France Un parfait coquin Pilotait un pétrolier Avec des marins Qu'avaient jamais navigué Sa poubelle pleine de fuel Éclatée sur un rocher Se déversait dans la houle Et le vieux de pleurnicher: Toi, la mer, je te tue Avec le bateau crevard D'un tôlier corrompu Qui court après les dollars Je tords le cou à Neptune Pour engraisser quelques porcs Pour de misérables tunes Je m'en vais semer la mort Un Anglais riait En vendant sans aucun mal Les stocks aux Français De ses farines animales Il disait: Dans mon job Je vends du Creutzfeldt-Jakob
Ça pourrait s'additionner À vot' sang contaminé Toi, Frenchie, je te tue Ça rapporte tant d'argent Nous t'avons bien vendu Nos poisons pendant huit ans Serait-ce parce que tu es trop bête Ou tout aussi malhonnête Que tu achetais nos saloperies? Tu es comme nous, aussi pourri Les présidents fiers Dans un bureau se partagent Le ciel et la Terre En distingués géophages Les uns disent en riant: Si on prend vos OGM Vous oublierez certainement Nos usines cancérigènes Toi, planète, on te tue Les dieux d' la consommation Sont formels, y aura plus De profits sans pollution Nos patrons, leur culture C'est pas vraiment la nature On sait bien que ces p'tits bobos Mettent en rage les écolos Mais il y a de tels enjeux Qu'en achetant les politiques On vend nos viandes et nos œufs Cinquante pour cent transgéniques Les profits sont si grands Qu' l' Europe des Communautés Comme pour la vache folle avant Espère qu'on n' va pas l'ébruiter