A ce qu'il est beau mon chibre
Quand il est à l'air libre.
Son uniforme est joyeux
Tête rose et veines bleues
Quand le printemps le caresse
Il se gonfle d'ivresse.
En secousse chromatique
Vers des jupes énigmatiques.
Il a l'il qui quémande
Quelques lèvres gourmandes.
Quelques noisettes serties
Dans un abricot petit.
A ce qu'il est beau mon chibre
Quand il est à l'air libre.
C'est un piton rose et dur
De satin veiné d'azur.
Les dames de cur prétendent
Qu'il bande à la commande.
Et cette force motrice
A rendu bien des services.
Grâce à ce don céleste
Il améliore les siestes.
Des abbesses du couvent
Qui parlent de lui souvent.
A ce qu'il est beau mon chibre
Faut le voir comme il vibre,
Quand un cur d'artichaut bat
Au sommet d'une paire de bas.
Quand sous sa gabardine
Il tend la toile fine.
Son robuste campement
Fait rêver bien des mamans.
L'hiver cette maisonnette
Leur sert même de chaufferette.
Il dégèle tour à tour
Lèvre gercées et doigts gourds
A ce qu'il est beau mon chibre
Son séduisant calibre.
Fait crier les demoiselles
Gémir les femmes infidèles.
Quand un mari rapplique
Il se replie stoïque
Sous le sommier conjugale
Mais bon dieu que ça fait mal
A ce qu'il est beau mon chibre
Quand il est a l'air libre
C'est un donjon fabuleux
Jalonné de chemins bleus