[Couplet 1]
À l'aurore de ma vie, dans la savane de mes pensées
Sommeillait déjà ce petit lionceau survolté
Sevré, nourri aux sensations, à l'air pur des aventures
Amadouer l'imagination que l'on capture
Mais dur de laisser s'échapper. Ouais, la réalité schlingue
Au fond d'mon crâne, j'suis pas tout seul dans cette jungle
... et ça m'ra**ure
Son petit ronronnement m'calme quand le doute surgit
Au fond d'mon âme j'entends sans doute mon fauve rugir
Prisonnier comme en cage, furieux, féroce, en rage
Un signe avant-coureur, ce qui annonce un gros orage
Mon félidé à pelage fauve grandit dans ma faune
Je l'ai nourri, caressé peu, mais est-ce ma faute
Si un jour sa gueule se retourne contre moi ?
Réaliser que j'l'ai dompté histoire d'faire contre-poids
C'est mon moteur, mon fidèle compagnon lapant la rivière
Du flux d'ma création son petit poil est devenu crinière
Chaque jour un peu plus affamé, avide de nouvelles proies
La vie à la folie et sur la mort une belle croix
Assoiffée de liberté, ma bête gambade
Ses petits bonds joyeux m'relèvent la tête quand j'suis dans l'bad
Mon humble serviteur que j'estime
Reste sauvage car il n'a rien d'un animal domestique
Le risque est bien trop grand pour l'apprenti dompteur
Une force d'la nature, le plus souvent les gens ont peur
[Refrain x2]
Instinct d'félin, voilà c'qu'on a récolté
De petits orphelins qu'on a dû forcément adopter
C'est d'la folie, parfois le lion survolté
Se retourne contre celui qui voulait le dompter
[Couplet 2]
Tous, nous devenons chaque jour un peu plus fous
C'est pourquoi on s'comprend plus dans c'monde un peu plus flou
C'est pour la part du lion qu'nos folies s'entrechoquent
Carna**iers pour du pognon, et cela même entre potes
Instinct animal au regard farouche
Rares sont ceux qui n'voient pas rouge
Au lieu d'l'identifier, les gens sans crainte l'ignorent
Et l'abattront sûrement quand ils croiseront les gros carnivores
Terrés dans chaque crâne, dans chaque coeur, dans chaque petite plaine boisée
Tant bien que mal, moi j'ai appris à l'apprivoiser
Une source de puissance, de la folie dans chaque génie
Pour chaque créateur. Mais cette science n'est pas bénigne
Quand l'pain béni finit par avoir l'goût du pain ra**is
Dès qu'la mauvaise herbe finit par prendre racine
Et si on s'disait qu'au lieu d'abattre le fauve qui nous habite
Il faudrait mieux qu'on cohabite ?
[Refrain x2]