[Couplet 1 : Fuzati]
Fuzati, seul type du stade
Qui n'se lève pas pour la hola
Plus deux-trois types en fauteuil
Pour la plupart ils ne comptent pas
J'ai dit « moi non plus, les gars »
Donc au final vous êtes comme moi
Je dois être handicapé
Personne ne m'a dit de quoi
En fait personne ne me dit rien
Depuis l'départ c'est le silence
Comme la réponse à cette question :
« Dis-moi poupée, à quoi tu penses ? »
Pas vraiment pessimiste
Mais c'est foutu pour le futur
La preuve : des rappeurs animent
Des ateliers d'écriture !
Ma musique fait comme moi :
Elle ne parle pas à grand monde
Et alors ? C'n'est que des gags
Parce qu'ils ont tous des gorges profondes
Ta carrière a l'espérance de vie
D'un bébé tortue sur la plage
Tu peux toujours courir
Mais t'auras pas l'temps d'être en nage
Est-ce qu'il est libre, comme un pointeur
Qui s'est trouvé un bon baveux
Au final seuls les riches
S'en tirent à bon compte sans aveux
Dans la vraie vie, méfie-toi toujours
Quand le banquier t'appelle
C'est pas pour t'échanger ta boîte
Nan, plutôt pour la fermer...
[Couplet 2 : Fuzati]
Le son t'paraît plastique
Comme les seins de Tori Spelling
Tu fais que t'la raconter
Mais t'es nul en story-telling
J'cours tout seul depuis l'départ
Pour moi ce game c'est du jogging
Mais vu qu'il est tout le temps trop tard
Rien à branler de ta Breitling
J'suis plus tout jeune, je m'en rends compte
Lorsqu'elles viennent me dire “Monsieur”
13 ans d'écart, ça n'empêche pas
De toujours la montrer mon pieux
Mon dieu, j'suis là depuis l'époque
Des mixtapes des maxis
Maintenant le rap je n'en parle plus
Qu'avec des chauffeurs de taxi
Au deuxième feu, roulez 100 mètres puis tournez à gauche
Tous ces MC roulent en Vélib
Attendant qu'une major les fauche
Mais tu tournes depuis trop longtemps
Comme de la viande dans un grec
Votre truc c'est pas frais ça se sent
Faudrait arrêter les mecs
Car c'est gênant pour tout le monde
Comme une poussette dans le métro
Plein de trentenaires boom-bap
Enfermés dans le rétro
Au son du « c'était mieux avant »
Se niquent les muscles cervicaux
J'me sens tout seul face à ces cons
Tous corrompus comme Serpico
Dans l'rap, il ne reste plus que des trucs moches
Comme à la fin des soldes
Rien à branler
Ne crois même pas que ça m'désole