[Couplet 1] J'étais proche de la quarantaine, quelques tifs poivrés Positif, jamais navré, une famille forte comme du tungstène Une femme d'honneur qui m'a donné deux bijoux Et pour couronner mon bonheur, j'enflamme mes bises sur leurs 6 joues A l'aube la route est grise, à 500 mètres de l'école Je shoote un hêtre et sans emprise dans la déroute tout décolle Vrille à la catastrophe, parfois le sort est insolent Mes deux filles mortes, moi au volant, qui m'en sort amorphe J'étais toute l'espérance des miens, je vivais sans trêve Sur cette route j'avais un rêve, être mancunien Du génie dans mes gestes, l'instinct du buteur Le destin d'un lutteur, d'une famille bénie mais modeste Mes 18 printemps d'âge, les ai fêté en centre Avant depuis longtemps même cuit c'est leur cage que j'éventre A 20 ans un lien se rompt dans un élan de fulgurance Ancien talent du ballon rond, j'en ai perdu mon a**urance [Refrain] Des blessures, des histoires, cla**ées sans suite Des fissures, des vies ca**ées, des déboires Des pa**és vifs et des victoires Un peu d'espoir et de tout ça résulte ensuite Des mesures, des trajectoires en grand huit [Couplet 2] J'étais cet homme droit, archétype de la réussite Le genre de type qui suscite l'attention derrière sa paroi De ma tension que peu de signe, aucun désarroi sur le dos Comme un signe porte ma croix tel un fardeau Enfant de cœur, charrié depuis d'antan Je l'entends ce chant de la peur encore malgré mes trente ans Marié la corde au cou, usé par ce faux bénis
Abusé par une décennie, à minuit j'ai tiré 12 coups J'étais cet adolescent, muré mais influençable J'ai enduré l'impensable, injures et mots blessants Le moral à feu et à sang, sur moi renfermé Dans le froid ma haine a germé, peu à peu pourtant innocent Peureux le temps n'a rien soigné, aucun refuge Aucun lien, aucun subterfuge, malheureux sans témoigner Un jour, trois types m'ont ra**uré, l'air fort, ma foi fut programmé Jusqu'à la mort, leur ai juré de servir la croix gammée [Refrain] [Couplet 3] J'étais cet enfant du divorce au mal profond et sombre Jeune faon sous l'écorce au fond du nombre Torturé par les querelles, par moment trop distant Comment te dire que ces instants ont raturé mon aquarelle Un pa**é persistant cadena**é par mes notions Menacé par l'espace-temps, dépa**é par l'émotion Père séparé à mon tour, l'histoire se répète Le soir je frappe tout sans détour et sans repère j'ai pris perpèt' J'étais le plus jeune du clan, saxophone sur les lèvres Dans cette faune vendais du rêve, du fun jamais les bras ballants Orphelin dès la naissance, des pavés pour mère Tel un félin j'ai fait mes sens entre dépravés et chimères Entre connaissance et dureté, joué sans mendicité La rareté de ma pureté, loué mon authenticité Un jour au milieu des centimes, 0.6 sur une feuille Aujourd'hui porte par orgueil ce saxo dans leur lieu d'estime [Refrain] Paroles rédigées et expliquées par Rap Genius France