Je vois des toiles d'Odilon Redon là où rues sont noires De belles histoires de suicides dans l'édition du soir J'ai trié mes rêves, étiré mes vers Respiré l'éther, resquillé les pertes et maquillé les cernes Le monde dans la paume, j'ai accusé l'atome Sur fond d'Alain Bashung j'ai récusé la forme Observer l'orage est une lutte mortelle Le temps : le proxénète violent d'un rude bordel Eviter les balles est l'apanage des grands Hors des eaux stagnantes du barrage des gens Demain, je lirai Bergson et Adorno La vie est belle et laide comme une actrice p**no Pourquoi les abeilles disparaissent-elles sans traces ? Pourquoi mes pareils disent que les pièces s'encra**ent ? Ils jettent eux-même leurs saloperies au sol Chouillent en masquant le tout d'une bombe aérosol Je sors de ma poche une vieille photographie Lui souris, la range et puis rêva**e a**is Échappé des griffes serrées de l'esprit servile Je suis un homme solitaire dans un Jean-Pierre Melville J'aime la vie comme une femme aux yeux profonds Dans l'noir je sens beaucoup mieux ses formes, au fond Pourquoi ces mots quand je me sens muet ? Parvenant à peine à ébaucher ce que j'voudrais exprimer Pas a**ez pour m'en approcher Pas de sens a**ez solides pour m'y raccrocher Et c'est la chute l'ami, quand la lutte m'a dit Qu'elle était perdue d'avance, je n'l'ai pas cru, pardi
Tout me paraît vain durant ce court pa**age De nos existences sous formes de lourds bagages Laisser ses propres ruines comme l'ancienne Carthage Le souffle d'une bombe H en guise de seul partage Disons qu'j'ai mieux pour toi et moi Disons que j'vise autre chose, la différence entre croire et voir Et je m'échappe mieux des chapes que les charognards du temps Ont coulées dans l'océan furieux de chaque cœur Varie en douleurs selon les équinoxes Voici en quoi consiste l'art raffiné de l'ecchymose Faire couler l'eau bouillante sur le Sakura Laisser infuser sur un fond d'Afu-Ra Songer que l'avenir est la seconde suivante Et que la terreur est au pire enivrante J'n'ai que l'arme de la vertu contre le rire du vice Ces mots couchés sur du papier me tirent du vide Verser le thé dans la ta**e encore froide Modifie les équilibres de leur monde stable Connais-tu des hommes, des femmes de cœur sincère ? Si oui demeure près d'eux loin du décor infect Ne pas désespérer est la première des trêves Une chambre dans la zone qui réalise tes rêves De la noirceur je ne suis pas l'élève Mais le fruit étrange, et inspiré que l'art élève Accepter le doute c'est remporter la guerre La seule promesse de Dieu c'est le retour en Terre Je leur parle d'amour, ils crient "Expiation" Ceci n'est pas un texte : c'est une expiration