De l'argent de poche et une carte L'appréhension, les yeux dans le vague, le premier jour de ton placement Ces adultes vont-ils encore te trahir ? Chacun son histoire et sa iv Ses rancœurs et ses peines Peu d'recul sur ton vécu, ni sur l'ampleur des séquelles Tu t'laisses guider par l'éduc, et ton sac va encore être fouillé Une routine pour certain qui ont d'jà eu leur corps souillé T'es habitué, tu ressens plus rien comme d'la maltraitance Que tu aies vu les injustices à haute ou ba**e fréquence Un peu hagard, tu t'fais des amis 3 jours Parfois un peu hagar sur les bords, épargné d'bravoure Que de faiblesses faisant défaut à tes intentions La fuite sera pa**agère, dans l'froid t'aura d'la sagesse Tu penses aux petites sœurs placées à 20 kilomètres de là Les gamines sont toujours en danger, l'homme est un bête de lâche Tu l'as compris, t'est pas là par hasard Trop de cicatrices au cœur et de balafres à la face T'est souvent plus croyant qu'les éducateurs Les aides des laïcs ne valent pas celles du Créateur Tu l'as pigé depuis un bail, depuis les soirs d'insomnie Dans le souvenir du Tout-Puissant, t'as couvé dans son nid Que de miséricorde a ton égard Un bout de paradis pour le martyr, pour les ministres à bonnet d'âne Leur violence est cachée pourtant la tienne est bien visible Tu pa**es devant l'juge et pour ct'imbécile t'es qu'un nuisible Mais tu n'trouves pas les mots Toutes ces histoires ont gâché ta scolarité T'as des lacunes pour parler haut Tes actes de délinquance ne sont qu'des réponses au système C'est c'qu'a plaidé ton avocat qui te défend d'office, même Les repas collectifs n'ont plus de saveur T'as pas les yeux plus gros qu'le ventre, t'es juste aveugle Entre les jeunes scarifiés et les gamins dépressifs Quand ton joint rétréci, t'oublies tes peines pas millier Et les matins, tu te fais violence pour pas pèter un câble T'es pressé de te ca**er d'ici, d'trouver un taf Issu d'famille monoparentale La route est longue, et l'occident a mis l'autocar en panne
Les images du JT te font relativiser Tu sais que t'es pas le seul à avoir une mi-fa divisée Tu vois ces drames familiaux, les pleurs des orphelins Tant convoités par les mafias qui en font des hommes de main Les aides sociales débordent et le peuple vient pour toi T'es institutionnalisé, tu restes un brin courtois Mais pourtant pas dupe, tu rêves d'être autonome Tu t'en donnes même les moyens, mais ça reste pourtant caduque Dénué d'amour, t'es pas dans les rêves matérialistes T'as b'soin d'soutien et pas d'l'idéal impérialiste Ta seule chance de vivre en famille, c'est de faire des enfants Et t'espères bien qu'tu seras papa à l'âge de 18 ans Grand dans la tête mais trop petit par l'âge Assisté en foyer, toi tu l'vis comme un carnage Et bien sûr tu peux rentrer dans l'rôle qu'on a bien voulu t'laisser La pupille d'la nation, le jeune orphelin d'la rue blessé Tu veux d'l'amour, mais reçoit que d'la pitié T'en deviens parano, tu crois plus en l'amitié Quand dans les rues du centre-ville ce marginal te parle T'as peur de son clébard et tu bloques sur sa grosse be-bar Il te dira qu'la manche c'est mieux que l'a**istanat Mais tout son RSA pa**e dans la bière et le bis-canna Persuadé qu'la réussite n'existe pas là, tu cherches une faille de plus Ta seule évasion dans la vie tient sur une carte de bus Seul en errance comme un chien égaré Le car a démarré et tu pleures en silence Et oui c'est pas la compa**ion d'une femme âgée qui va te soulager Parce qu'au prochain arrêt tu sais qu'elle va te lâcher Jamais attaché à tes cœurs T'as rien fait pour, mais oui , celle qui pa**ait là t'écœure Les éducs jouent les faux mais des comme toi ils en ont vu des centaines Ils font leur taf comme à l'usine, il faut a**umer sans peine J'te dirais qu'avant tes parents c'est Dieu qui t'a crée Reconnait-le pour que tes bonnes actions soit agrées Et sous l'état laïc, l'éduc il peut faire quoi de plus À part te donner d'l'argent d'poche et une carte de bus…