J'ai cloué sur la porte une lampe-tempête
L'océan est si bête
Qu'il te ramènera
Quand mon cœur, certains soirs
Se prend pour un poète
J'ai l' roulis, c'est pas grave
Puisqu'il pleut sur Le Havre
Un port c'est toujours triste
Quand se lève le jour
Y a plus d' femme, plus d'artiste
Où vont les mots d'amour ?
Sur les quais méthaniers
Où se dockent les souvenirs
Les marins fatigués
N'osent plus repartir
Tant je t'aime, tant je t'aime,
J' te donne mon cœur, mon corps, ma solitude
Tu parlais de cargos
Aux prénoms norvégiens
Moi, de pays chauds
Où chantent les matins
Nous rêvions d'Amérique
D'îles au trésor
Que c'est beau la Baltique
Qu'épouse la mer du Nord
Tant je t'aime, tant je t'aime
J' te donne mon cœur, mon corps, ma solitude
Tant je t'aime, tant je t'aime
J' te donne les jours qui meurent, l'incertitude
J'ai refermé la porte
De ma tour, de mon phare
Je rêve que le vent me porte
Mais ce n'est qu'illusoire
Des illusions perdues
Nos amours ne sont plus
Que ce mal qui m'entrave
Qu'est-ce qu'il pleut sur Le Havre !
Mais qu'importe, c'est pas grave
Puisqu'il pleut sur le Havre