Les boules de gomme vont sauter vers sept heures, Un soir de mai, selon l'ordinateur. Température égale, Survie normale. Paris sous terre, aux infos tout fonctionne A part un mur qui s'effondre à Charonne. Dans ce style de bataille, C'est un détail. N'oublie jamais notre île déserte. Tant qu'on vivra dans des trous noirs, Des égouts des couloirs On en a pour longtemps. O temps, Suspends ton vol, Au temps du music-hall. C'est plus la peine qu'on tire à pile ou face. Lequel des deux reverra la surface Bois l'eau qui suinte aux murs. C'est pas l' plus dur. Fais des enfants qui verront sans lumière, Dont les enfants finiront par s'y faire Les griffes au bout des mains. C'est pour demain.
Meurs en racontant l'île déserte, La vie d'avant les profondeurs, Les avions, les couleurs, Les chaleurs au printemps, Les vents Dans tous les sens Et les odeurs d'essence. Ils bâtiront des buildings à l'envers, En oublieront l'infini, l'univers Et chercheront leurs signes Dans les racines. Les boules de gomme deviendront légendaires, La vie des hommes un conte imaginaire. Plus rien De toi et moi Ne restera Que le désir de l'île déserte Inscrit dans un cerveau bizarre, Dégoûté des couloirs. Même à travers le temps J'entends Ses p'tites oreilles Pointer dans ton sommeil Et ton corps nu, lointaine humanoïde Écartelé dans mon Polaroïd, Ton fils devenu rat Le rongera.