A force de claquer ma vie Entre mots et accords et puis A force de sentimentalité Je ne sais rien apprivoiser Un enfant que j'endormirais S'il m'était permis de le prendre De l'accueillir et de l'entendre Serait, de loin, ma plus grande prière Le temps d'apaiser ses colères Pour qu'un homme au moins se souvienne Qu'il a été petit, hier Et que si longues sont les peines Il faut bien que cesse la guerre Tu les entends Ce qu'ils disaient alors Les réponses des grands Faut les attendre encore Avec l'amour, tu les auras toi-même A quoi bon les discours T'inquiète pas... je t'aime A force d'inventer des nuits Des femmes dans mes insomnies A force d'incompatibilité Je ne sais pas comment aimer Un enfant que je bercerais Si seulement je savais guérir Son pa**é lourd de souvenirs Serait, de loin, ma plus grande victoire Le temps d'étreindre sa mémoire Qu'un homme sache combien libre Il peut continuer de marcher
Et de trouver son équilibre En défiant sa fragilité Tu les revois Ce qu'ils étaient alors Entre alcool et fracas Ils se croyaient très forts Avec l'amour, ils s'imaginaient même A l'abri des vautours T'épargnant les... "je t'aime" A force de craindre la mort Et les vertiges de mon corps J'ai fait mon deuil de l'immortalité A force de ne pas cerner Cet enfant, je protégerais S'il est juste que dès l'enfance Il faille imposer ses défenses Contre l'auteur, contre l'autorité Avant qu'on ait l'âge d'aimer Ce gamin à qui je m'adresse Je le connais depuis toujours Il est en moi, je suis, du reste Son camarade de parcours Tu parleras, quand t'en auras la chance De ce qu'on ne dit pas Qu'on effleure en silence Quand tu sauras te délivrer des murs Qu'ils volent en éclats Quand montent tes blessures Quand tu sauras, pour tes enfants, toi-même T'oublier, tu pourras Te soûler de... "je t'aime" !