Le jour de mes seize printemps Tandis qu'au loin battait la fête Nous volions sur nos bicyclettes Et nous riions à pleines dents Le jour de mes seize printemps Je n'étais guère entreprenant Mais prenais l'allure distraite Quand je fumais les cigarettes Des veinards qui avaient vingt ans L'air faraud je faisais semblant De cacher des pa**es secrètes Quand je taquinais Marinette Le jour de mes seize printemps Le jour de mes trente-cinq étés Ma fille souffla mes chandelles Ma mère souriait auprès d'elle Ma femme éclatait de beauté Le jour de mes trente-cinq étés Je voyais au fond de leurs yeux Tant d'amour et de joie tranquille Que les tumultes de la vie
Me berçaient comme un chant heureux J'avais les tempes argentées Il se dessinait quelques rides Mais le ciel était tout limpide Le jour de mes trente-cinq étés Le jour de mes soixante automnes Je me disais mon vieux gamin T'as fait les trois quart du chemin C'est l'heure des souvenirs qui sonne Le jour de mes soixante automnes Le poids de deux fois trente années Me rendra-t-il s**agénaire Aurai-je l'art d'être grand-père Saurai-je parler au pa**é Le temps fuit et n'oublie personne Mes vingt printemps c'était hier Le temps reflue comme une mer Le jour de mes soixante automnes J'essaierai d'oublier l'hiver!