La dame de Ris-Orangis arrivait gare d'Austerlitz
Chaque matin à huit heures moins dix
La dame de Ris-Orangis vérifiait les signatures
Au Ministère des Fournitures
Et du matin au soir
Derrière son lorgnon on pouvait la voir
Accoudée à son guichet
En train de tamponner et d'estampiller les récépissés
La dame de Ris-Orangis repartait gare d'Austerlitz
Tous les soirs à six heures vingt-six
Un jour, sous le tunnel
Un monsieur séduit par ses prunelles
Se pencha pour l'embra**er
Quand revint la lumière il avait les deux joues oblitérées
La dame de Ris-Orangis
Était le cerbère, c'est sûr
Du Ministère des Fournitures
Et lorsque des gangsters
Vinrent faire un ca**e à la caisse du Ministère
Elle se tint cachée derrière une pile de dossiers
Et elle les étendit
À grands coups de tampon sur le tapis
Dédé la paluche… Tamponné!
Dario l'impétigo...Ouille ouille ouille… tamponné!
Bobby les bigoudis… Eh bien… tamponné!
Et Fifi l'agonie… Autant…ponné! [ajout dans la version de Ricet Barrier]
La dame de Ris-Orangis obtint la médaille vermeil
Page trois du journal officiel
La dame de Ris-Orangis au cours d'un grand dîner
Reçut un tampon doré
Aussitôt elle l'a essayé
Sur le crâne des députés
Des maîtres d'hôtel et des huissiers
Et tout c' qu'était à sa portée
Mais le scandale fut étouffé
Et elle fut mutée
Au service des timbrés