[Verse 1: Manu Militari] On rêve de faire le tour du monde à pied De réinventer la roue avec crayon papier On s'imagine écrire une page de l'histoire Conquérir le plus grand des auditoires On s'imagine tellement talenteux Parce qu'on marche en boitant, parce qu'on parle en tueur Mais c'est différent d'vant la famille, la ligne est mince Entre être perçu comme un rêveur ou comme un singe Tout c'qu'on d'mande, c'est d'être pris en considération Les beat makers nous font payer l'prix d'cette ambition Un jour on leur ramènera un prix d'littérature Pour l'instant on est pauvre, ons'torche avec leurs factures C'est la délinquance, la crise de puberté Êtes-vous sourds bande de caves, c'est l'cris d'la liberté! Le refus d'plier, quitte à commettre un délit Le désir de réaliser ses rêves ou ses délires [Refrain] (Ana aref ini bahlam) La tête dans les étoiles (Ana ref ini bahlam) Espérant en être une (Ana ref ini bahlam) (Keda min zaman) Depuis tellement longtemps [Verse 2: Manu Militari] On rêve chaque jour encore du succès Mais les années comme les échecs se succèdent On refuse de s'rendre à l'évidence ou à la police Mais y'a plus de chance qu'on termine au trou qu'au Box Office Prendre des risques devient une ban*lité Le pire, on s'en crisse comme t'as pas idée On s'répète qu'on a rien qu'une vie qu'on la gâche
Si on s'rue vers un but mais qu'on s'tue à la tâche Sincèrement on aurait peut-être dû Parce qu'on aurait peut-être pu, mais complètement perdu On s'retrouve à la rue, en taule ou a l'usine Mais incapable de faire face à la musique L'adolescence fait place à l'amertume Vu qu'le temps nous encule chaque fois que l'cadran hurle On s'réveille comprenant qu'on peut pu s'mentir C'est pour ça qu'on s'gèle jusqu'à pu rien sentir [Refrain] [Verse 3: Manu Militari] On rêve d'en vivre parce qu'à force De s'faire la guerre, on va finir par en mourir Avec le temps on apprend à comprendre Léo Ferré Tout s'en va comme nos noms le long des voies ferrées Pis faut payer son loyer faique la plupart s'arrête Au pied d'une montagne de dettes Oui le réel pratique sur le rêve l'amputation Mais moi j'y suis attaché comme ma réputation J'ai toujours fait la musique que j'ai voulu Aujourd'hui c'est pareil, j'reste le même mais j'évolue Je l'avoue, j'travaille, sinon c'est la famine Si mes textes sont censurés, c'est qu'j'dois nourrir la famille Je l'avoue, des fois l'avenir me fait très peur C'est qu'chu plus proche des Gazaouis que d'l'oppresseur C'est que j'préfère être seul que mal accompagné Révolution jusqu'à la mort, COMPADRE ! [Refrain]