Tu ne parles la langue
Ni du pays où tu es
Ni de celui où tu vas
Cent fois pareilles images cent fois
Les mêmes mots et avec eux
Les fantômes d'un autre siècle
Tout au bout de ce voyage vers toi-même
Ton visage reparaît parmi ceux du pa**é
Sur la page où se ra**emblent des voix
Tu reconnais cette langue dite du bourreau
La paysage a changé et tu respires
Un peu de la vie de chacun
Tout ce temps pour comprendre si peu de choses
Il existe d'autres mondes
Déjà l'avion traverse un autre ciel parmi les mirages
Sans connaître l'art du faussaire qui reproduit
On dirait presque mystère
Le fabricant de contrefaçons où tu reconnais la figure de ton nom
Bientôt entière sous la mer la vie arrête
Autour de toi tout ce que tu vois peut être copié
Tu refais le voyage à rebours
Un fragment de plus
Tu n'emportes pour bagages que les îles
Imaginaires de tes ancêtres
Tu n'as peut-être jamais été là au départ
Comme lentement s'édifie un poème
Dans quelques heures tu seras ailleurs encore ailleurs
Défait à nouveau reconstruit
Tu pénètres dans un autre siècle
Tu sais la parfaite imitation
Et tu pa**es alors plus de temps à clamer l'innocence
Dans ce nul part où chacun vient
Pour poser un peu de lumière derrière les ombres du pa**é
Tu fermes le volet du hublot la fenêtre s'ouvre
Sur d'autres images l'horizon est intact comme sur la page
Où tu écris tout devient
La rose une eau parfaite où tu reconnaîtras ton nom
Ruines éparpillées de tes semblables d'un fragment à l'autre
Vers les paysages de jadis
Tu commences maintenant à connaître le monde