Un jour je disparaitrai comme Myspace et le Minitel Les feux follets et les damnés feront des compagnons nickels Il me suffit d'un in-folio et d'un luminaire J'écris à rebours, la mort sera mon acte liminaire Dieu, l'amour et le temps m'ont pa**é à tabac Disons qu'au plus bas je cultive toujours un bon karma Laisse l'amertume quelque part sous une pancarte "à vendre" Au cœur de la pression, l'art me sert de beau scaphandre L'époque est froide, cristallise comme la cryogénie Produit des gadgets pour que les moutons crient au génie Créent des obstacles et des regrets quand ils trépa**ent S'empêchent de progresser comme des chaloupes à marée ba**e J'n'ai de dévotion que pour la vie, je hais la destruction Eux préfèrent le consumérisme à l'instruction Le suffrage universel n'est qu'une vieille breloque Quand l'Etat sera crevé je serai patriote Indécent comme la légion d'honneur j'préfère le sport de chambre Vivre simplement entre l'entregens et l'entre-jambe Si la course est giratoire je viserai l'éviction Poursuivant la mauvaise voie d'ici mon extinction Ministre pourri, jeune auteur ou chômeur à Lomé Au final le temps aura nos têtes comme Salomé Mate ma montre, me fais du mauvais sang comme l'hémophile Selon le poids des mots je suis un bon haltérophile Une poitrine et de l'encre en guise d'aphrodisiaque
Dans l'vrai comme un cancéreux hypocondriaque Je ne suis qu'un vestige un peu comme la peste bubonique Revisite l'époque à travers des chansons bucoliques Rangez les stéthoscopes l'homme moderne n'a pas de cœur Eteignez les stroboscopes, jours et nuits n'ont pas d'odeur Depuis le néant les idées se vendent sous cellophanes L'abrutissement des ma**es n'a plus rien de subliminal Au fond j'dois être plus riche que le sous-sol de l'Algérie Si transformer l'or des jours en rimes est une forme d'alchimie En poésie même le rampant pratique la haute voltige Je suis une sorte de trapéziste souffrant de vertiges A l'aise comme un pyromane dans un crématorium Le souffle court mais l'air du temps est un sanatorium Rien d'inique dans la solitude et la fatigue Constance de la désolation depuis le jura**ique J'ai goûté l'abandon j'vous pa**e les détails et un salut Ne vise que la beauté quand mon âme est insalubre Bois ma liqueur parlant jolies cuisses avec Bacchus Tentant de m'élever sur pilotis comme une cité lacustre Relis "Alcools" d'Apollinaire dans une petite gargote Nourri du mirage de la vie dans laquelle je barbotte La folie mais ici la cervoise est exquise A chaque fin de texte j'ai l'impression d'en être à l'esquisse