Comme des bêtes, domestiquées, menées à la baguette, on avance comme des bêtes.Dans la
Troupe, on ne veut voir qu'une seule tête. Comme des bêtes. Allons mordre à l'hameçon et
Manger
Dans la main, celle qui nous tient en laisse. Je connais la leçon, rama**e des coups de griffes et
Attends les caresses. Dessine-moi un monde idéal, et je serais ton animal apprivoisé À brosser
Dans
Le sens du poil. Que je puisse à ma guise, de mes crocs qui s'aiguisent, ronger mon os jusqu'à la
Moelle. Comme une bête, puisqu'on vit comme des bêtes, dressées au doigt à l'oeil, à la voix de
Son
Maître. Comme des bêtes, on court vers ce qui brille, la lumière et l'argent, la chair et la chaleur.
Le
Nez contre la grille, j'attends aussi mon heure pour un air de bonheur. Dessine-moi un monde
Idéal,
Et je serais ton animal apprivoisé, à marquer comme du bétail. Et si tu le désires, pour mon plus
Grand plaisir, ronger mon os jusqu'à la moelle. N'y voyez là aucune fable, il n'aura pas de
Morale.
Les requins dévorés d'ambition cannibale comme les brebis galeuses et les moutons de Panurge,
Dans les cages dorées ou visqueuses attendront le déluge. On m'a bien éduqué, je lèche comme je
Mords. Mais à la nuit tombée, je hurle à la mort.