T'aurais pu être ma grand-mère mais je n'sais rien d'ta vie Née en 14, c'est inscrit sur ton cercueil, Marie Tu n'sens plus rien mais aujourd'hui il fait humide et froid Personne n'aime cet endroit mais c'est comme ça, on y échappe pas T'étais ma voisine de palier, j'viens t'dire adieu Même si t'étais une folle à lier, tu picolais au moins pour deux Ton vivant, tu m'as fait chier, fait peur même avec le coup du gaz ouvert, souviens J'ai pa**é d'bons moments mais j'pense à toi à coeur ouvert T'étais même véner, foncedé, tu jetais les infirmières Ton téléphone, ton porte-monnaie servaient plus à la crève du deuxième Qu'à toi même, ça j'l'ai vu et aujourd'hui la pute n'est pas venue T'es morte toute seule Marie, j'vois personne de ta famille ici T'as plus qu'les 10 dernières années d'ta vie Le pire des enculés n'a pas connu ça j'parie Ton p'tit corps est devant moi et là ma conscience devant toi Voisine de palier, ta dernière cause la voilà Et sincèrement j'en suis gêné même tellement j'vois qu'c'est la seule La seule fleur qu'emporte ton cercueil Ca fout l'cafard grave, j'ai pas l'habitude A ton âge, c'est pas vraiment grave mais l'quart d'heure présent est rude Même en s'disant qu'le monde va continuer d'tourner Et c'est normal d'être vieux et d'crever Autant d'témoins d'ta fin d'vie Marie, une fin d'vie qui fait peur La sollitude dans la vie, dans la mort, elle a l'air con ta dernière fleur
Tu n'm'as même pas dit aurevoir, trop souvent à droite, à gauche Ta vie, j'ai dû la subir malgré mon jeune âge C'est bien un reproche que j'te fait là, regarde 10 ans plus tard, mes sentiments reste intact et j'ressens comme un manque Et toi, qu'est-ce tu peux y faire? J'pleurs, et tu n'm'entends pas, l'air de rien J'm'épuise à force Qu'est-ce qu'on pense de moi ? Ton divorce avec ce monde a changé l'cours de ma vie C'est tous les jours qu'j'm'enfonce dans la vie Le fait de t'avoir près de moi, j'y mets du temps à m'en remettre Toujours ce vide qui m'hante éperduement Sans un père j'suis perdu, j'dois l'admettre sincèrement J'suis tenté d'te demander c'qui t'as pris ici J'ai l'impression de pa**er à côté d'beaucoup d'choses insubtiles Comme si j'étais banni des Dieux J'veux t'entendre dire j'arrive, depuis l'temps qu'j'attends J'peux toujours courir, j'me sens abandonné Un sourire et j'reprends d'la graine, ça servira t'inquiètes C'qui m'gêne, comment te dire adieu? Cette dernière fleur une fois fânée, va nous séparer à jamais Des souvenirs, j'en ai gardé, repose en paix J'aurais voulu, j'pourrais, la vie continue bien qu'il n'y ait plus rien d'bon Sur ce j'te salue, conscient qu'le plus dur reste à venir Et après ça, j'vois l'meilleur, me bats pour ça Et qui fânera cette dernière fleur ?