Oh! c'matin, j'ai croisé ton frère Y m'a dit que pour lui, ça allait vraiment pas bien Que sa vie était un enfer Et qu'il aimerait bien n'plus en être là demain Oh, il faut qu'on lui cause Tu pourrais p't-être l'appeler pour lui dire qu'tu l'aimes Que la vie est injuste, qu'elle n'est pas toute rose Mais qu'on veut pas le voir tout nu couvert de chrisanthèmes C'est ce matin, j'ai croisé ton frère Il m'a dit qu'il en pouvait plus du chagrin Ces idées n'étaient plus très claires Et qu'il aurait bien quand même aimer croiser quelqu'un C'est sûr depuis qu'les années tracent Y'en a qui sont restés sur le bord du chemin Et c'est pas facile d'les regarder en face Quand t'as plus l'temps ni le cœur de leur tendre la main Et dire que ton sacré frère, celui qui nous mettait des claques quand on était gamins Sûr que dans l'quartier c'était un grand frère On était fier quand on l'croisait et tout l'monde l'aimait bien Oh faut qu'on fa**e quelque chose On n'peut pas le laisser seul et puis si on n'fait rien C'est pas dit demain qu'ses paupières soient clauses Mais on sait jamais tu connais ton frangin C'est ce matin, y m'a dit ton frère Que sa vie n'valait le coup que d'être vomi
Que l'bonheur c'est quand on espère Et qu'lui n'attendait plus rien depuis une décennie Et que puisque c'est ici l'enfer Lui s'prendrait bien un ticket pour l'paradis Et gratuit en prime, il veut pas s'en faire Allez viens! j'ai peur qu'il soit déjà parti C'est ce matin j'ai croisé ton frère Il m'a dit qu'il en voulait plein à la vie Que son cœur était un grand désert Qu'dedans y'avait plus rien, Qu'il avait tout donné et qu'elle avait tout pris! "Bruder, mein Bruder, ohne dich wär' ich wohl niemals hier. Du hast zu mir gesacht, ich sollnicht schweigen, ... leben gelernt habe ich von dir." Bruder, mein Bruder, ohne dich wär' ich wohl niemals hier. Du hast zu mir gesacht, ich sollnicht schweigen, ... leben gelernt habe ich von dir. (Frère, oh mon frère! Toi qui fais que je suis ici. Toi qui m'avais dit de ne jamais me taire, toi qui m'as appris la vie.) "Il y a des idées qui vous traversent l'esprit comme des hérissons traversent la route. Sans raison. Le plus souvent écrabouillées par le gros camion du comme il faut. Mais pas toutes. Certaines survivent, persistent, et saignent. Et dansent. La dissidence danse."