Si tu ne m'as pas vu faire la tournée des sépultures
Au jour de la Toussaint, c'est qu'j'étais grippé, je t'a**ure
Et au mois de novembre, courir entre les courants d'air
De cim'tière en cim'tière, c'est comme ça qu'on n'pa**e pas l'hiver
C'est pas qu'les fleurs soient chères, ni l'cimetière trop loin
Si je n'te rend pas visite aussi souvent qu'il se doit
C'est qu'je me dis qu'tu n'as, sommes toutes, besoin de rien
Qu'tu dois t'plaire dans ton trou puisque je vois qu'tu n'en sors pas
Et puis pour toi qui aimais les fleurs, quel gâchis imbécile
Quelle tristesse ce serait de les voir faner dans leurs pots
Alors qu'tu t'décarca**es, à faire de l'engrais fertile
Et qu'je n'peux même pas jardiner l'humus de ton caveau
Mais ma chère disparue, depuis que tes os sont sous terre
C'n'est pas dans ton cim'tière que je te retrouve, crois moi
Quand je pense à ces fêtes que tu m'as offertes de ta chair
C'n'est pas ce p'tit trou austère qui m'fait l'mieux m'souvenir de toi
Je te laisse et j'espère, comme dit la forme consacrée
Que « tu reposes en paix »... Même si je n'm'en fais pas trop
T'étais pas bien épaisse, t'as pas du être trop emmerdée
Bien longtemps par les vers, ni non plus par les escargots
Mais j'présume qu'ils ont quand même conclu au festin
Non, t'étais pas bien grosse, mais quelle pièce de choix
Z'ont pas du chipoter à t'croquer les fesses et les seins
Sans compter qu'après tout c'est toi qui offrais le repas