Mon arrière grand-père adorait arpenter les rues La nuit tombée pour y zigouiller des inconnus Un bon vivant la**é par le vin et la chair Qui cherchait de nouveaux plaisirs moins ordinaires Et cultivait, son jardin secret, certes, un peu trop près des cimetières Pour satisfaire ses petites manies meurtrières Il aurait pu faire militaire, mais c'était contraire Aux valeurs qu'il avait il trouvait ça vulgaire Et carrément absurde de tuer en temps de guerre Il n'étranglait pas à l'aveuglette mais choisissait Des innocents des gens honnêtes en bonne santé Refusant de se faire le bourreau providentiel De la justice des hommes ou de la loi du ciel Il n'a**a**inait pas pour dépouiller ses victimes Il n'avait pas l'appât du gain mais le goût du crime Jamais ne tuait plus d'une personne par semaine Un tueur en série d'accord mais pas tueur à la chaîne Il ne procédait pas en amateur pour autant Il estourbissait à l'ancienne en bon artisan Il avait l'art de trouer le lard, le coup de main
D'ailleurs aucun de ses clients ne s'est jamais plaint Quand il tuait un marmot il faisait bien attention Que ses parents soient pour la peine de mort et non des opposants Afin, qu'en plus de leur souffrance Ils n'aient pas à surmonter une crise de conscience En tenue de deuil, aux enterrement de ses victimes Il présentait ses condoléances aux proches, aux intimes Pas en f'sant mine de compa**ion chrétienne Mais vraiment bouleversé par toutes ces âmes en peine On disait de lui qu'il ouvrait toujours grand sa porte Aux inconnus, et allait volontiers vers les autres Ignorant qu'c'était pour les poignarder dans un coin Si l'on disait qu'il avait le cœur sur la main... c'était pas le sien Sur son lit de mort, quand il avoua à sa famille La longue liste de ses crimes on tomba les billes Allez savoir si c'est ça ou non qui explique Que je salue toujours de loin les gens un peu trop sympathiques