Sûr, que si demain je bois
Ce s'ra qu'des demi bouteilles
Vu que dans la gueule de bois
C'qui y'a d'meilleur c'est la veille.
C'est l'histoire d'un brestois
Qui en piste parle à peine
Car il vaut mieux rester coi
Quand les dents du fond, elles baignent.
Il ne tenait plus la marée
Pour être plein comme un boudin
Il lui suffisait de serrer
La main d'un marchand de vin.
Faut dire que depuis des années
Qu'est ce qu'il mettait dans sa gueule
L'était toujours a**oiffé
Toujours à s'mouiller la meule.
Il avait une descente
Que j'monterais pas en vélo
Malgré qu'il ait fait bien trente
Stages de voile à Ti-Colo.
L'avait commencé gamin
À picoler, à s'murger
Car un veau qui tête bien
N'a pas besoin de manger.
Mais après toutes ces années
À faire des repas d' cigogne
T'as le foie qui déclare forfait
Et l'palpitant qui déconne.
Qu'est-ce qui pousse tant de braves gens
Dont l'existence est si terne
À boire bon an mal an
Un ou deux camions-citernes.
Est-ce seulement parce qu'ils s'emmerdent
Ou qu'ils ont un métier d' con
Et que l' monde leur fout la gerbe
Qu'ils deviennent de vrais pochetrons.
Ou alors c'est génétique
Ça fait des générations
Qu'les brestois sont alcooliques
Qu'ils sont fiers d'être bretons.
L'alcool fut créé dit-on
Pour une seule raison profonde:
Empêcher que les bretons
Ne soient les maitres du monde.