Vive la loi littoral! En v'là une bonne idée.
La mer est à tout le monde, faut pouvoir y accéder,
Plus une seule construction dans la bande des cent mètres,
Mais c'est encore les mêmes qui vont aller s' faire mettre!
On va une fois de plus taper sur les plus p'tits,
Mais pas sur les bourgeois mais pas sur les nantis.
Virons les caravanes et les cabanes en tôles
Qui n' sont pas sur le plan d'occupation des sols.
Refrain: Y faut qu'ça cesse, faut pas qu'ça continue
On en a marre d'être toujours les cocus.
Les plages, les grèves on y a le droit,
C'est pas marqué réservé aux bourgeois.
On ne va quand même pas se mettre à démolir
Les villas d' prétentieux de la plage du Trez hir.
On n'ose imaginer finir en tas de cailloux
Toutes les merdes en béton du côté d' Keraliou.
Y sera bien plus facile - n'est-ce pas Monsieur le maire -
De virer d' leur lopin tout ces tas d' prolétaires.
Ceux-là fermeront leur gueule, ceux-là se laisseront faire.
Que peut un cabanon face à un bulldozer.
Certains sont arrivés dès les années cinquante.
Dans un bout d' champ, l' été, ils ont planté leur tente.
Ils venaient de la ville, ils n'étaient pas bien riches,
Faire leur p'tit paradis d'un coin d' terrain en friche.
Le pique-nique du week-end, les pêches des grandes marées,
Et les grandes vacances, quinze jours au mois d' juillet.
Ceux-là ne rapportent pas sans doute a**ez d' pognon
Bien qu'on leur colle déjà la taxe d'habitation.
Si on applique la loi qu'on l'applique à tout le monde.
Rouvrons pour commencer tous les chemins de rondes.
Faut plus de plages privées, faut plus de marinas,
Respectons la nature, ça suffit les pa**e-droits.
Qu'est-ce qu'il y a de plus choquant - je pose la question -
De plus vilain à l'il de plus moche, de plus con?
Une caravane posée sur un champ entretenu
Ou bien l'architecture de la " Villa Mon Cul ".*
(*hommage à Font & Val)