Les vieux copains Tout ridés fatigués Qui vous tendent la main Après bien des années Les vieux copains Que l'on voit s'en aller En s'tenant par la main Pour ne pas culbuter Les vieux copains Qu'ont les yeux comme les cieux Quand les cieux sont tout gris Et qui voient pour le mieux Les vieux copains Tout salis par le temps Qui n'est plus qu'à la pluie Quand il pleut dans les yeux Je suis un d'ceux-là mon Dieu! Donnez-moi des jardins Pour cueillir la jeunesse Pour couper les années Pour en faire des tresses Pas ma jeunesse à moi Ell' n'était pas heureuse Mais celle que voilà Dans les bras d'une gueuse Avec ses seins trahis Sous la robe trompeuse Avec le reste aussi Et croyez-moi, Petite J'étais souvent gentil Avec le coeur devant Et mes rêves dedans Les vieux copains Qu'on avait cru des fois Prendre l'or de leur voix Pour t'offrir un bijou Les vieux copains Qui te prenaient le temps Pour se faire un printemps Et t'en donner un bout Les vieux copains Qu'ont le pa**é pa**é Dans leurs pas trop pressés A marcher sur l'Amour Les vieux copains Qui disent "Comment vas-tu" Et qui ne savent plus Ni leur nom ni le tien J'suis un d'ceux-là mon Dieu! Rendez-moi la Folie Celle que je cachais Dans le fond de mon lit Lorsque la nuit venait Et que je dénonçais
Dans le froid du silence Les raisons de la chance A faire que la vie Se raconte ou se vit Ça dépend du talent Qui se donne ou se vend Quand on a décidé D'écrire ou de chanter L'Amour et l'Amitié Qui ne font que pa**er Les vieux copains Que je ne r'connais plus Qui pa**ent dans la rue En traînant des chagrins Les vieux copains Tout courbés par le temps Quand le temps est au Nord Quand le Nord est d'accord Les vieux copains Qu'ont des rides souillées Par des larmes séchées A travers les années Les vieux copains Qui mangent à la Sécu Et qui ne savent plus Où est l'Quartier Latin J'suis pas d'ceux-là mon Dieu! Je vous rends la pa**ion Que vous m'avez prêtée Un jour de déraison Pour croire à vos conn'ries Pour croire à vos enfants Alors que cette vie N'est fait' que d'un instant J'naîtrai demain matin Quand les chevaux vapeurs De tous mes vieux copains S'électréliseront Et réinventeront Dans leur âme fanée Les roses de l'Enfer La Folie du plus Fou Et tous ces vieux copains Se mettront à chanter Camarades, électrélisons-nous! Et si quelques étoiles Veulent nous voir On pourra toujours leur prêter Quelques VOLTS en supplément Et alors... et alors... Elles nous verront DEBOUT Avec nos mains dans leurs coutures Camarades!