Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose Mais la tristesse en moi monte comme la mer Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose Le souvenir cuisant de son limon amer Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé Par la griffe et la dent féroce de la femme Ne cherchez plus mon cœur ; les bêtes l'ont mangé
Mon cœur est un palais flétri par la cohue On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux Un parfum nage autour de votre gorge nue Ô Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux ! Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes !