{Parlé :} Fin mil neuf cent soixante-treize, deux condamnés à mort ont été exécutés un matin à cinq heures à Paris. Les présidents, même Nixon, ne se sont pas dérangés pour a**ister à cette formalité. Le deuxième président de la cinquième République Française est mort le deux avril mil neuf cent soixante-quatorze à Paris. Les présidents, même Nixon, se sont dérangés pour a**ister à cette cérémonie. Laissez ouvert... J'arrive ! De fait il arriva Les villes sont debout la nuit dans les maisons de l'amour fou Des appareils marchent tout seuls branchés sur des soleils de volts Des enfants jouent à l'amour mort dans des ascenseurs accrochés À d'autres cieux, à d'autres vies là-bas sur les trottoirs glacés Des a**a**ins prennent le temps de mesurer leur vie comptée Perchés comme des oiseaux de nuit sur leur arme qu'ils vont tirer Comme on tire une carte alors qu'on sait qu'on est toujours perdant Dans le matin les coups de feu s'agitent comme des menottes On ne les voit jamais que lorsqu'on les a pris Alors on voit leurs yeux comme des revolvers Qui se seraient éteints dans le fond de leurs yeux Alors on n'a plus peur de ces loups enchaînés Et on les fait tourner dans des cages inventées Pour faire tourner les loups devant la société Des loups endimanchés des loups bien habillés Des loups qui sont dehors pour enfermer les loups Je les aime, ces loups qui nous tendent leur vie. Je les aime ! Les routes sont des chiffres bleus dans la tentation du printemps Du deux cent vingt à la Centrale à deux cent vingt vers l'hôpital Des drogués sortent dans la cour faire cent pas avec le vent Et la Marie dans les poumons, ils se vendent pour trois dollars Des grues qui font le pied de nez aux maisons blêmes mal chaussées Des magazines cousus de noir ressemblent aux linges de la mort Les cathédrales de la nuit ont des cafés au fond des cours On a flingué deux anges blonds dans un café de Clignancourt
C'est eux, toujours les loups qui dérangent la nuit Qui la font se lever dans le froid du métal C'est eux qu'on cha**e alors qu'il ne tiendrait à rien À peine un peu d'amour sans le Bien ni le Mal Mais on les fait dormir au bout d'un téléphone Qu'on ne décroche pas pour arrêter la mort Qui vient les visiter, la cigarette aux lèvres Et le rhum à la main tellement elle est bonne Je les aime, ces loups qui nous tendent la patte. Je les aime ! On oublie tout et les baisers tombent comme des feuilles mortes Les amants pa**ent comme l'or dans la mémoire des westerns Les images s'effacent tôt dans le journal que l'on t'apporte Et les nouvelles te font mal jusqu'à la page des spectacles À la une de ce matin il y a deux loups sans queue ni tête Ils sont partis dans un panier quelque part dans un pays doux Où la musique du silence inquiète les hommes et les bêtes Ce pays d'où l'on ne revient que dans la mémoire des loups Lorsque j'étais enfant j'avais un loup jouet Un petit loup peluche qui dormait dans mes bras {x3} Et qui me réveillait le matin vers cinq heures Chaque matin à l'heure où l'on tuait des loups Je les aime ces loups qui m'ont rendu mon loup Je les aime ! {Parlé :} On oublie tout et les baisers tombent comme des feuilles mortes Les amants pa**ent comme l'or dans la mémoire des westerns Les images s'effacent tôt dans le journal que l'on t'apporte Et les nouvelles te font mal jusqu'à la page des spectacles À la une de ce matin il y a deux loups sans queue ni tête Ils sont partis dans un panier quelque part dans un pays doux Où la musique du silence inquiète les hommes et les bêtes Ce pays d'où l'on ne revient, ce pays d'où l'on ne revient Ce pays d'où l'on ne revient que dans la mémoire des loups Des loups... des loups... des loups Je les aime ces loups qui m'ont rendu mon loup