J'avoue qu'ils sont plaisants, moi -pas vous?!-, ces endroits que partout L'on vient voir, petits bourgs et lieux-dits qui sont tant visités Avec tous leurs atouts, leurs sites à vous rendre jaloux Je n'y vois qu'un hic, qu'un truc pas cool: ils sont habités! Habités par des gens méprisants, trop blasés de vivre dans Des endroits séduisants, hélas les rendant épuisants Les types tant chauvins que quand t'en chopes un c'est flippant de le laisser vivant Le fait d'être né quelque part rend les gens déprimants! Maudits soient ces enfants de putain et de leur mère patrie Qu'ils finissent empaillés, exposés dans leurs musées Ils nous montrent leurs vestiges, leur Mairie, leurs prairies Leur pays de long en large, comme si ça nous amusait! Qu'ils sortent de Paris, de Rome, ou de n'importe quelle contrée -même de Montcuq- ça ne les empêche pas non plus de se la raconter Qu'ils soient issus d'a**ez loin ou bien même d'à côté Les crétins ayant le malheur de venir d'un endroit côté! Le sable dans lequel leurs autruches enfouissent la tête On ne trouve pas plus fin, pas "plus bien", bref: pas mieux! Quant à l'air qu'ils respirent, il reste pur, ça ils l'attestent! C'est du souffle divin, radieux; c'est de l'air à Dieu!
Et, petit à petit, on entretient la fiction Jusqu'à croire pour de bon que le crottin que leurs chevaux y font Y compris ceux qui en auto nous font aller à fond Fait des jaloux: être né quelque part a fait d'eux des bouffons! C'est pas un lieu commun, ni un lieu comme un autre Leur lieu de naissance, hélas pour tous ceux qui n'y sont pas nés Hélas pour nous autres, messieurs on sait que ce lieu n'est pas nôtre Qu'ils s'y sentent comme poissons dans l'eau, nous comme poissons panés! Quand leur bonheur est menacé, ils savent bien qui cha**er: Les étrangers, tous plus ou moins "barbares", mais tous a**ez! De leur trou se ca**er? Jamais -sauf pour les taba**er-! Ainsi vivent ceux nés quelque part, et ça va pas se ta**er! Hélas, ça c'est con, car sans ça il ferait bon Vivre sur cette planète qu'on partage...avec eux, pas de pot Avec ce tas de vrais cons, race qui se répand, et répond Au nom de gens du cru, du terroir, tous pro-drapeaux! Mon Dieu, que la vie serait belle, que je serais séduit par Sa beauté, si à me l'ôter vous n'aviez pas pris part En me collant ces trimards -preuve peut-être que vous n'êtes nulle part- Les imbéciles heureux qui, eux, sont nés quelque part!