Assise face à ma fille à la terra**e d’un bar sans regards qui se croisent
Elle commande sans prendre le temps de lire l’ardoise
Elle ne goûte pas mais photographie tout c’qu’on lui sert
Pour que le layout soit complet il faudra prendre un dessert
Le ciel est si gris, si elle rit c’est que Siri lui dit comment le faire
Et toutes ces fleurs, ces couleurs, n’auront d’odeur que pour ses followers
Ça fait longtemps qu´elle n’est plus surprise, par ce que renferme l’œuf de Kinder
Pour ce serveur elle ne peut pas être une prise, elle n’est éprise que par l’offre de Tinder
Discussions effacées, j’laisse tomber, désormais tout est téléphoné
Mon café est glacé, les odeurs estompées, les fleurs sont déjà fanées
Peut-être trop vieille pour comprendre tes addictions
Je n’attends de toi aucun merci pour avoir réglé l’addition
Je sais qu’t’es pas une pute même si tu ne jures que par ton Mac
Tu n’as qu’à monter le volume pour étouffer mes remarques
Ces coups de fil sans suite, silences enfouis, je n’ai, sur ses sourires, plus du tout d’emprise
Et tous ses selfies comme seules fuites, si ma fille flippe, faut dire que je m’y suis mal prise
Ça fait longtemps qu´elle n’est plus surprise, par ce que renferme l’œuf de Kinder
Pour ce serveur elle ne peut pas être une prise, elle n’est éprise que par l’offre de Tinder
Tu ne liras pas mon message, je n’aurai pas d’accusé de réception
Pourtant j’imagine ton visage, figé devant ces putains de points de suspension
Tu devrais profiter de ces rares moments, car tout va beaucoup trop vite
Tu ne m’envoies plus de cartes depuis longtemps, ma boîte aux lettres est vide
Ça fait longtemps qu´elle n’est plus surprise, par ce que renferme l’œuf de Kinder
Pour ce serveur elle sera peut-être une prise, elle s’est éprise de l’offre de Tinder