[Couplet 1 : Ali'n]
Maintenant je sais qu'les larmes sèchent mais qu'les yeux restent humides
Que là d'où je viens et là où j'crèche, la réussite est timide
A se saigner aux quatre sangs on frôle l'hémorragie interne
Et à hurler c'que l'on ressent, on nous berce du chant des sirènes
J'ai du mal à cicatriser, on ne guérit pas de l'injustice
Comme d'être la risée d'ceux qui en tirent les bénéfices
Pour autant j'encaisse mieux les coups, même acculé dans les cordes
Je n'attend plus la levée d'écrou, je sais qu'dehors il pleut des cordes
J'ai la colère inconsolable que l'horloge voudrait effacer
À coup de balai sur le sable, promis je resterais fâché
Tous les systèmes sont à chier, qu'la gauche la droite aillent se torcher
Leurs promesses m'ont saoulée, j'ai fini la tête dans l'évier
Dans c'monde l'amour c'est pour les faibles et moi la haine c'est pas mon fort
Regarde comment la patrie de l'aigle enta**ait les corps pour extraire l'or
Et aujourd'hui je suis prévenu, j'peux pas dire qu'je savais pas
Que si le Blanc est souvent dodu c'est parce qu'il bouffe dans tous les plats
La vie est un cours magistral, je serais mon propre professeur
J'la porte comme un cartable, mon histoire dans un cla**eur
Si je suis le fruit de l'humanité, j'ai 31 printemps de conneries
Une chose est sure c'est qu'je mangerais par la racine les pissenlits
[Refrain x2]
A trente ans je pense qu'il est temps d'l'admettre
Je ne suis plus un enfant, je n'ai ni dieu ni maitre
S'il est vrai que le temps nous échappe, le pa**é lui nous rattrape
Et quand le bilan à ta porte frappe, rien ne pa**e à la trappe
A trente ans
[Couplet 2 : Cesko]
Le calendrier s'effrite, s'épuisant le long des saisons
Mais de ma rage tous ces tic-tacs n'ont jamais eu raison
Nourrie avec les miettes d'une trajectoire trop étroite
Alors à plus de trente ans je marche mais boite
Je croyais aux grands soirs, je n'ai eu qu'de pénibles matins
Où seule une douille pouvait éponger le chagrin
J'ai calmé l'jeu même si chaque soir j'ai encore besoin de feu
Et d'feuilles pour essuyer l'écueil d'une vie en tête-à-queue
Difficile de s'intégrer quand tout semble biaisé
J'ai grandi sur l'bas-côté avec toujours un poing serré
Mais c'que j'espérais tant ne sera peut-être pas de mon vivant
Car la rage du peuple est devenue le silence de l'argent
J'ai ravalé ma salive mais sans pouvoir la digérer
Me changer j'ai jamais pu et encore moins me résigner
Ou m'adapter à ces schémas, ceux qui font qu'les coeurs se fanent
Le temps entre mes doigts à filer tout comme les femmes
Mais ces plaies cicatrisées ou infectées sont les trophées
Ce sont elles qui m'donnent envie d'apprendre et d'continuer
Trente ans, le sablier se vide, toujours cette boule au bide
Encore c't ado livide qui pense que nos vies sont sordides
Et malgré les premières rides le coeur n'a pas changé
Toujours bien incapable de danser sur un tas d'fumier
[Refrain x3]
A trente ans je pense qu'il est temps d'l'admettre
Je ne suis plus un enfant, je n'ai ni dieu ni maitre
S'il est vrai que le temps nous échappe, le pa**é lui nous rattrape
Et quand le bilan à ta porte frappe, rien ne pa**e à la trappe
A trente ans