J'suis avec toi, où que tu sois.
Ce soir j'me sens mal, vraiment mal.
J'écoute en boucle toutes les musiques que j'avais composé pour toi. Et tu m'manques.
Hé, ça t'es arrivé à toi, d'aimer un Fantôme ?
D'aimer quelque chose plus fort que tout,
que tu ne peux pas toucher, pas regarder ?
Juste de la nostalgie, des souvenirs, une odeur, un souffle, un regard...
Le plus dur, c'est de perdre toutes ces habitudes qu'on avait,
enfin, j'croyais que c'était le plus dur.
Mais il y a plus fort que ça, plus fort que tout l'confort, plus fort que nous.
Il y a l'amour. Et quand il est réel, il est au dessus de tout, absolument tout.
J'compte plus le nombre de fois où j'ai voulu m'dire que j'avais fait mon deuil,
par simple principe de juste l'énoncer.
Mais mon coeur, il pleure constamment, il bat la chamade dès que j'entends ton nom,
il se réduit en miettes, petit à petit,
p't'être qu'il en a marre de moi, p't'être qu'il voudrait que je le laisse tranquille, que je le laisse s'éteindre.
J'apprends à vivre pour deux, ma tête pour avancer et mon coeur pour me rappeler.
Je vis ce combat en continu, t'en fais pas j'arrive à doser tout ça, la pression.
J'apprends à me frayer un chemin dans ce qu'on appelle la vie, à remplacer ce coeur handicapé par un coeur de pierre,
mais c'est qu'une image, on m'a dit un jour que j'pourrai sourire à nouveau, sereinement, être heureux,
alors je m'y force à y croire, t'façon j'ai pas le choix.
Le nombre de fois où j'marche dans la rue où j'sens ton parfum,
ces putains d'larmes qui montent, et que j'essaie d'faire fuir à tout prix.
Le nombre de fois où j't'aperçois, de loin, et qu'à la place de c'gros connard,
j'y vois mon fantôme, te serrer contre lui.
Ce nombre de matins où j'me réveille avec l'espoir d'te voir,
et qu'tout c'que j'sens, c'est juste une place vide, un manque, continu, chaque matin.
Pourquoi j'peux pas guérir ? Hein, pourquoi ?
Pourquoi dès l'instant où j'suis amoureux j'me retrouve condamné à l'endurer pour toujours ?
Pourquoi j'suis tombé amoureux d'toi, explique moi ?
Pourquoi alors que tu m'as brisé, détruit et dégoûté pourquoi j'retourne là ?
J'y arrive pas, j'pensais qu'j'avais un remède au poison qu't'étais,
mais le seul remède que j'ai, c'est de vivre, et vivre c'est quoi, c'est repousser l'échéance de l'oubli.
Parce qu'une fois mort, c'est là que j't'aurai oublié.
Pourtant j'aime vivre, j'aime chaque putain de détail de ma vie.
Mais j'crois qu'j't'aime plus que j'aime autre chose.
Je devrais te détester, mais j'y arrive pas.
T'es pourtant plus rien, absolument plus rien de ce que j'ai connu.
T'es vulgaire, moche, hautaine, profiteuse, manipulatrice,
tu t'victimises, tu t'fais protéger par des molosses croisés d'bolosses.
Je devrais vomir sur ça, j'devrais cracher toute ma haine.
J'devrais m'dire que t'es qu'une pute et qu'c'est bien mieux comme ça,
mais j'y arrive pas non, parce que j't'aime.
Avec Flo on s'disait que le pire dans tout ça, c'est qu'on ne peut pas vivre sans,
on ne peut pas juste avancer et oublier,
on doit apprendre à vivre avec.
Avec ce manque, ce besoin, on a pas le choix.
J'ai pas le choix.
Il y a pire que d'être un étranger.
Un étranger, tu pourras le regarder, il te regardera aussi, sans se poser de questions.
Il y a pire que ça.
Il y a,
devenir cette personne évitée,
cette personne oubliée, qu'on ne doit pas regarder,
que l'on doit à tout prix rendre fantomatique, soit disant car "c'est mieux comme ça".
"C'est pas toi, c'est moi".
Pourquoi cette phrase cliché ? Pourquoi m'dire ça à moi ?
C'est pas d'ma faute, alors pourquoi c'est moi qui paie le prix ?
Pourquoi c'est toi qui t'en sors bien, et pourquoi c'est moi qui souffre ?
Pourquoi c'est toi qui t'affiches et pourquoi c'est moi qui m'cache ?
T'as pas l'impression d'avoir gagné trop de choses ? De m'avoir trop niqué ?
J'suis avec toi, où que tu sois.
Tu me verras pas, tu me toucheras pas,
j'suis qu'un fantôme, et toi t'es le mien,
puis on s'oubliera, car j'suis pas pour toi c'que t'es pour moi.
T'as voulu m'amputer de toi, bravo, t'as réussi.
Eternalove,
j'ai créé ces mots, car c'était toi.
Maintenant, c'est moi.
Mais j'avancerai.
J'irai loin.
Très loin.
Et tu regretteras.