(Introduction) Thug Story ... (Couplet 1) Persuadés d'avoir du vécu Chacun de nous pense posséder le monopole de la souffrance On arbore fièrement nos cicatrices et on aime à rappeler A quel point nos vies sont tristes et cruelles On est le nombril du monde et tous prétendent Avoir grandi à l'ombre du bonheur On se fait notre ciné Des histoires pires que les nôtres, eh ben il faudrait les imaginer Alors imaginons une histoire qui ne peut exister Tant qu'il reste de l'humanité à l'humanité C'est celle d'une jeune gosse de dix-sept ans Qui ne vit plus sa vie mais la subit depuis sept ans Papa, elle l'aime Peut-être que lui aussi mais il l'appelle "mongolienne" "Mongolienne, viens ici !" Il ne peut prononcer son prénom Et la petite Ida pleure dans la pénombre Chaque matin, comme l'a ordonné son père Elle doit faire le salut hitlérien devant le portrait d'Hitler Son corps agit, mais son coeur est pur Des idées nazies que son père agite et revendique C'est Mein Kampf qu'il lui récite Elle ne sera jamais raciste, va savoir comment elle résiste Ida est la preuve que les Hommes peuvent briser l'héritage De la haine même transmis par leur entourage Bienvenue dans l'horreur Où on se lève et on se couche dans la douleur Tout le monde sait, mais personne ne dit rien Personne ne vient en aide à la petite Ida Qu'elle a**ume donc son destin Entre les cris et les insultes Sa croissance est estropiée, de sa jeunesse il l'ampute Si à dix-sept ans elle n'a toujours pas ses règles Et qu'elle est imberbe, c'est peut-être que le manque d'amour la dérègle (Refrain x2 ) Tu peux souffrir sans venir de la banlieue Partout tu peux lire le même manque d'amour dans les yeux A chacun son ghetto, chacun porte son fardeau Tu peux grandir à l'air libre, mais comme derrière les barreaux
(Couplet 2) Ida prend des coups Prend des baffes dans la gueule quand elle ne cherche qu'un bisou Il la frappe violemment, salement, tellement Que de son vivant, la petite Ida a**iste à son enterrement Qui te protège de ta famille ? En elle t'es sensé trouver les sentiments qui habillent Et peuvent faire de toi un être construit Mais tu deviens quoi si au lieu de ça, ta propre famille te détruit ? Que crois-tu quand il lui crache à la figure ? Et ce n'est pas une image, c'est tout son être et son avenir qu'il défigure Comment devenir quelqu'un d'équilibré Si par ton propre père t'as les jambes sciées, brisées ? Elle recherche son affection Elle est son petit soldat, pour elle pas de désertion Elle recherche sa tendresse, mais sa tendresse a des griffes Elle recherche son amour, son amour lui rend des gifles Si fortes qu'elle en devient incontinente Dois-je dire qu'elle urine et défèque sans même pouvoir se retenir Je l'ai dit Tu sens venir l'horreur de ce récit ? Ici, c'est Thug Story, peu de place pour la poésie Que font les voisins ? Planqués derrière leurs fenêtres, crois-tu qu'ils n'entendent rien ? Le silence est d'or mais parfois il est lâche Corrompu et coupable, complice de ce qu'il cache Quand la justice est muette Aveuglée de lâcheté, le désespoir guette Le pire peut arriver, le pire va arriver, le pire est arrivé ! Et un matin, la petite Ida a tué son propre père Son propre père ... (Refrain) (Outro) Je n'ai rien imaginé, l'histoire de la petite Ida est réellement arrivée Ecoute les derniers mots qu'il lui adresse dans un tourbillon de violence : ("Mongolienne, tu fermes ta gueule. Tu pleures en silence") (Explications d'Ida Beaussart) (Refrain x 2)