Sauf dans le cas fréquent, hélas! Où ce sont de vrais dégueula**es, On ne devrait perdre jamais Ses père et mère, bien sûr, mais À moins d'être un petit malin Qui meurt avant d'être orphelin, Ou un infortuné bâtard, Ça nous pend au nez tôt ou tard. Quand se drapant dans un linceul Ses parents se laissent tout seul, Le petit orphelin, ma foi, Est bien à plaindre. Toutefois, Sans aller jusqu'à décréter Qu'il devient un enfant gâté, Disons que dans son affliction Il trouve des compensations. D'abord au dessert aussitôt La meilleure part du gâteau, Et puis plus d'école pardi La semaine aux quatre-jeudis. On le traîte comme un pacha, À sa place on fouette le chat, Et le trouvant très chic en deuil, Les filles lui font des clins d'œil. Il serait par trop saugrenu D'énumérer par le menu Les faveurs et les pa**e-droits Qu'en l'occurence on lui octroie. Tirant même un tel bénéfice
En perdant leurs parents, des fils Dénaturés regrettent de N'en avoir à perdre que deux. Hier j'ai dit à un animal De flic qui me voulait du mal: "Je suis orphelin, savez-vous?" Il me répondit: "Je m'en fous." J'aurais eu quarante ans de moins Je suis sûr que par les témoins La brute aurait été mouchée. Mais ces lâches n'ont pas bougé. Aussi mon enfant si tu dois Être orphelin, dépêche-toi. Tant qu'à perdre tes chers parents, Petit, n'attends pas d'être grand: L'orphelin d'âge canonique Personne ne le plaint: bernique! Et pour tout le monde il demeure Orphelin de la onzième heure. Celui qui à fait cette chanson À voulu dire à sa façon, Que la perte des vieux est par- Fois perte sèche, blague à part. Avec l'âge c'est bien normal, Les plaies du cœur guérissent mal. Souventes fois même, salut Elles ne se referment plus. Elles ne se referment plus.