J'aimerais que l'été revienne J'irais dans une ville ouverte sur la nuit La grande nuit blanche et carrée Dans un hôtel dressé sur elle Comme un plongeoir Nous serions servis par des matelots halés et fins Ou des anges sans ailes Et les coursives seraient pleines De présences se livrant À de consentis indiscrétions et attouchements Avec indifférence vive ou bien vénalement Il y aurait des femmes seules Terriblement bien habillées Voyageuses hautaines en transit vers le toit tranquille Où baignent les sirènes
J'entrerais dans l'une des chambres L'une d'elles serait debout Docile contre la fenêtre, nue ou c'est pareil Et elle aurait l'odeur que j'aime Et le grain de la peau Les hanches malhabiles exactement Et tout serait paisible et beau Au jour qui vient sans exigence J'apparais dans le hall Avec des vêtements, bien entendu,qui sont impeccablement neufs Par exemple il y a une avenue coupant sur la mer Le vent donne du contraste au matin et de l'éclat à la photo Mes femmes Referment le magazine dans mon dos