Ton ventre où la tiédeur s'étale en nappe en velours S'établit à la clarté de mes caresses S'ouvre comme une grande part Comme une parole au soleil où sècheraient des oriflammes Et tes lèvres silencieuses qui s'ouvrent comme l'eau cha**ée À ta hanche je mets ma lèvre comme une croix sur l'horizon Mon poing s'enfonce en ce limon à l'aine où songe ta faiblesse Tes seins vont boire à la rivière entre deux parterres de fleurs De tes cuisses jetées déchirent aux ronces le plaisir, la peur Fille nue, fille déridée, ruban déroulé, si belle Dieu féminin sauvage et jeune, souple, grâce, draps et jardin Et qui flotte parmi les tulles dans les nylons et les ba**ins Femme cabrée, femme rebelle, frémissante, ailée libellule Moi seul je connais la tendresse, la paume posée, la douceur L'étreinte religieuse et sage, la patience avec la lourdeur Moi seul je connais l'insolence de ton épaule au rire d'or Et moi seul je connais la courbe de tes reins avec ta pudeur Ô ma féline vagabonde, vasque végétale ouverte Parlant d'espace et de vengeance, femme écartée, femme dévote
Belle qui souffle et qui apprend, tu ne te savais pas si belle En tes silences, tes moiteurs, je t'en forcerai le serment Couvre à éteindre ce baiser, ce viol à ta nuque brûlante Sur les grèves dans l'eau fuyante, tu es dans l'herbe et pré-salé Je pénètre l'univers vague, le sommeil éternel troublé De ce domaine entre tes jambes où tremblent des fleurs par milliers La chaleur mouvante, mourante, la fièvre, la liane, la lèvre Lèpre, marais, grappe, ma femme mouillée de salive et d'odeur À peine entrouverte, entrevue, à peine éveillée un moment Ce long cri de femme rendu qui où tu criais si fort ton nom L'amour est comme mes voyages avec les détours à plaisir Et la ville au soir découverte, accroupie en bas près des ponts Le silence avec le sommeil, un monde où ma main évasive Cherche les dernières vapeurs, berce l'oubli dont t'enivres Ô mon amour, dors alanguie, tes seins sont a**oupis dans l'air Et dans les ourlets de l'amour, enfonce-toi dans la ferveur Et moi, je regarde le jour