Je débarquais d'un monde où l'envie fait le moine
J'avais au fond du cœur une rage d'aimer
Donc je me bâtissais des châteaux en Espagne
Pour une infante et un baiser
Le lourd moi-même qui traînait dans mon bagage
S'est installé de force au fond de ta maison
Et j'ai pa**é la mer et j'ai pa**é le gué
Et voici l'Espagne gagnée
J'ai eu mille baisers de l'infante sauvage
Dans un désert sans eau j'ai planté un verger
Il coule une rivière aujourd'hui sous tes lèvres
La source d'eau de tes rosiers
Je me suis bien battu contre la nuit glaciale
J'ai fécondé le sable où tu étais couchée
J'enfonçais mon couteau, je fouillais dans ta plaie
Et tu saignais, j'étais sauvé
Mais nous voilà ce soir, silencieux, face à face
Me voilà devant toi, loin de toi, fatigué
Comme nos yeux sont secs, nos lèvres sans baiser
Amants nous sommes séparés
Le charme est donc rompu, la fée redevient femme
Je me suis donc trompé, si l'on touche la fée
L'enchantement s'en va, je retrouve la fée
Épaisse et la**e et séparée
Je repars sur ta route, encore à ta rencontre
Patiemment, longuement comme on tresse un panier
Comme la pluie ravive un jardin oublié
Comme la pluie je viens, je t'aime