Oh, comme est calme cette ville. Oh, comme est douce La rivière qui m'éloigne des bruits des combats Si je reste ici J'oublierai {Parlé:} Les gens d'ici vivent dans l'aile d'un oiseau Où ils sont bien au chaud dans la tendresse de la terre Les vignes leur font un cortège de parfums La Loire les protège des invectives du soleil Je me demande s'ils savent ce qui se pa**e à l'autre bout de l'île Pour avoir des nouvelles ils n'ont que la télévision Du monde leur viennent a**ourdis des bruits de luttes Ils n'y croient qu'à moitié, ils pensent qu'au fond tout va bien Ils font comme si leur quiétude les protégeait de l'injustice Et pour pa**er les Ponts-de-Cé ils n'ont que la télévision Ou leurs enfants qui reviennent de leurs études avec des haines péremptoires Et sont gonflés de certitudes et ne respectent rien Il y a des routes interminables dans les Mauges où personne ne va jamais Ailleurs on fait un monde plus inhumain qu'il ne fut dans aucun siècle Ici on se protège derrière cette honnêteté qu'on n'a jamais trahie
Et les gens de la télévision le savent qui se gardent de dramatiser l'information On rêve. Quelqu'un oserait le lyrisme et leur dirait "Dans le coteau, écoutez le vent, il porte le cri des hommes qui vous appellent Et le soleil, il vous hurle dans les oreilles des mots que vous n'entendez pas Pourtant le vignoble vous le traitez selon les règles de l'honneur" Qui trouvera les mots pour dire à ces gens qu'on leur ment Qu'on protège leur quiétude pour qu'ils ne s'éveillent pas à ce qu'ils sont vraiment? Ils croient jour après jour le ton toujours bonhomme de la télévision Leurs enfants s'y prennent mal avec leur air de tout savoir quand ils expliquent Devrai-je prendre mille exemples dans ce siècle de larmes et de sang Quand le soleil vous indique bien mieux que moi quelle est votre race Vous êtes comme ces routes interminables dans les Mauges où personne ne va jamais Votre quiétude a recouvert d'herbe douce vos cœurs fiers