Les routes savent mon histoire Maisons qui fuyez sans me voir Toutes je voulais vous avoir Maisons! Maisons! Mais on ne peut pas tout vouloir Longères à robes légères Demeures au fond des allées Grandiloquentes, mensongères Romans tristes, villas fanées Rimes prêtes à s'envoler Maison dont rêvait tant mon père Façade mangeant le soleil Un baquet d'eau sous la gouttière Une abeille sur la paupière Et la volière aux cris vermeils Maisons! Maisons! Maisons! Maisons! La tante austère au col sévère Qui compte son bois et son bien Rentrant d'Asie le missionnaire L'étudiant dans son vieux chagrin La tourelle pour un destin Maison vive où tout recommence Et la soupière et le bon vin Le fleuve impétueux d'enfance La radio chantant l'espérance Et le piano à quatre mains Maisons! Maisons! Maisons! Maisons! Au jour claironne la lessive
Le courrier parle du bonheur Comme la pluie l'amour arrive Volets clos sur votre ferveur Chacun sa maison dans son cœur Maisons, maisons des bords des routes J'ai tant couru le monde en vain L'une d'elles sans aucun doute Amas de roses au jardin M'est destinée dans son écrin Maisons! Maisons! Maisons! Maisons! La suite bien sûr est un rêve Juste un peu de tôle froissée "Madame, on veut téléphoner" L'hôtesse a l'amour à la lèvre "Oh", Dit-elle, "On vous attendait!" Les routes savent mon histoire Maisons qui fuyez sans me voir Mais on ne peut pas tout avoir Maisons! Maisons! On ne peut toutes vous vouloir Maisons! Maisons! Maisons! Maisons! Les routes savent mon histoire Maisons qui fuyez sans me voir Toutes je voulais vous avoir Maisons! Maisons! Mais on ne peut pas tout vouloir