Ma souffrance est celle d'un roi spectaculaire
Dans un palais immense aux murs absolument
Hauts et aux salles immensément solitaires
Où s'enta**ent des lots de souvenirs déments
Rendez-vous vains, trophées absurdes, faux calices
Jusqu'à la lie, yeux francs, repas au restaurant
Pactes rompus, serments crevés, yeux francs, cilices
Minutes riches, soupirs vides, mots d'argent
Ma souffrance est un caravansérail, un souk
Un bric-à-brac où fument d'anciens lambeaux d'air
De chansons dont quelqu'un prit des morceaux de chair
Le roi fou y mitonne dans son jus de bouc
Vers le soir, confit dans des poses ridicules
Et prenant à témoin le monde d'un balcon
Avec, pour seul public, en bas, un édicule
Il te maudit, Loreleï vieille dans les monts
Puis boit à nos bonheurs, ô ancienne quelqu'une
Et brise encore un coup ce chromo très brisé
Et s'en va, dérapant dans son esprit hanté
Ravager son âme et son bien
Saigner la lune
Saigner la lune