On n'aura pas touché à l'île Et tu viendras, suivant ton rêve, Comme si, sur tes propres lèvres, Tu étais ce doigt dérivant La vieille église aux murs dans l'eau Et Monplaisir, gorgé de lièvres Et nos nuits en fondues de fièvre Tout ce que tu aimais t'attend Ces plages vastes vers l'aval Vers l'amont ces femmes couchées Ces gardiennes nues allongées
Ne peuvent te faire aucun mal On n'aura donc touché à rien Ni à l'île ni au royaume Tu viendras prendre dans tes mains Cette ville dans son arôme Dans la vallée comme en un vase Et là tu te sentiras bien Ce bouquet, ce mot dans sa phrase Ou cette broche sur un sein Ou une île, ou notre royaume Car on n'aura touché à rien