Il faut aller au fond vraiment de la douleur Faire sa maison, adossé au mur du mal Puis se retourner vers l'éventail des couleurs Ouvert comme une journée belle, comme un bal Aimer les hommes, s'éloigner, cha**eur sans haine Mais plein de colère. Être bon infiniment Savoir vaincre en soi le gagneur, l'homme qui ment Le défaire sans le briser. Savoir qu'on aime Jamais qu'illusion du gibier. Savoir attendre Celle qui reviendra. Savoir vivre de peu
D'oiseaux, de baies, du produit maigre de l'attente Laisser pa**er la vogue au ciel changeant. Les yeux Les porter loin! Attendre celle qui revient Sous l'appentis, garder de belles joies fidèles Tenir sa table ouverte au pa**é, aux rebelles Accueillir celle qui est revenue enfin Puis délacer avec sa chaussure abîmée l'angoisse même En faire un lit où l'inviter à reposer Puis, vieil avare, sortir devant la maison, saluer la plaine