Tout ce que l'on construit
Ces murs, tant de patience
Cette science d'aimer
La vie, la démesure
Si l'on s'aimait!
Tout ce qui s'effondre à mesure
Et j'y croyais
Ton âme refuse et recule
Le ciel à la fin qui bascule
Ta pâleur de morte
Ce rire clos comme une porte
Toutes les montres arrêtées
L'avenir même où tu t'es abritée
La maison sans toit
Où bat un volet
On ne peut pas s'être trompé
Le ciel où tout est consigné
La peur qui a crevé la toile
Le beau serment d'air qui se voile
L'azur fêlé
Un canard qui saigne
Sur la nappe bleue
Le sang qui imprègne
Ton rêve, je veux
Puis déboulent des ma**es sombres
Sur ta joue, l'ombre, tu sens l'ombre
L'ancien tremblement d'une main
Ton front s'effrite, on est demain
Oh, la rivière des regrets
Où va l'oiseau blessé sous l'aile
Un nom soudain
Pa**e le temps, je manque d'elle
Tout perdure, n'effacez rien
Le sang sur la nappe
La tempe de l'avenir tape
L'amour et son front de mulet
L'âme forte comme un buffet
Il ne demande rien, si laid
Si bon, si bête, si serviable
Livide d'avoir tant aimé
Et vide d'avoir tout saigné
La vie volée
L'ange consterné qui se tait
Il ne me reste pour brûler
Que ma souffrance
{x2:}
Mais ma chanson va dans la France
Comme un village démâté
Et mon visage de faïence
Parmi les cendres qui avance
Pas d'âge pour l'espérance
Ni de lieu pour mourir d'aimer