C'était juste pendant les très grandes chaleurs
Cette année-là où nous cherchions à nouveau un logement
En attendant nous étions chez une amie qui était belle
Mais nous ne faisions pas l'amour et sans doute c'était à cause du temps
Ou c'était que nous n'étions pas chez nous et tu t'étonnais de cela
Mais je savais que l'homme est une mécanique plus fragile
Que les appareils compliqués qu'on voit dans les musées silencieux
Et qui oscillent sans un bruit et sont mystérieusement utiles
Tu venais juste de reprendre le travail et tu avais du mal
Nous étions de pa**age chez Colline qui était belle
Parfois nous la surprenions nue et nous la regardions
Avec amour dans son sommeil et tous trois nous nous aimions bien
Mais nous ne faisions pas l'amour et par timidité peut-être
Parce que cela aurait remis en route quelque part une de ces machines éteintes
Pourtant nous nous aimions, les choses sont si simples
Et ces machines qu'on dérègle pour un rien sont sans complication
Je ne sais, oh, je ne sais pourquoi j'écris tout cela
Pour tendre un filet à travers ma vie qui m'entraîne
Il faisait dans l'appartement une chaleur, on ne respirait plus
Nous étions dans une parenthèse élevée d'un immeuble de notre vie
Un jour je me dis que peut-être nous aurons enfin une maison
Je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où quand je cherche
Inla**ablement avec la tête fermée que tu connais
L'endroit où je retrouverai mon enfance
Sur la pointe de l'île entre les deux bras et les années qui pa**ent
Je les verrai venir et se mêler à mon pa**é
Comme dans les tourbillons de la Loire l'eau
Et ensuite l'eau paresseusement va mourir dans les sables
Crois-tu qu'un jour nous aurons réellement une maison?
Avec une bonne amie à nous et nous saurons avoir la force
De nous aimer, nous l'aimerons sans peur, souviens-t'en
Ce sera bien plus beau et plus pur qu'un couple même comme nous deux
Ce sera comme une prairie dans la partie ombragée de l'été vers le soir
Tu n'auras pas peur de l'orage ni surtout de toi même
Dans l'herbe on aura disposé ces machines inutiles des musées
Avec des balanciers, des contrepoids, des rouages de cuivre, des roulements
Et il flottera une de ces chansons mélodiques que chantaient nos parents
Oh, dis, crois-tu que nous serons capables de cette fête? Souviens-t'en