J'ai vu ses yeux Un bel étang de femme-saule perdue dans un espace étrange Le songe lointain des contrées et ses lèvres d'oiseau mouillées Si bien que du bout de mes doigts j'aurais voulu les essuyer Comme au matin, une fontaine, son sourire d'enfant comblé Plus clair que l'infante Isabelle et plus vif qu'un jet d'hirondelles Que l'oriflamme du matin et le miroir d'une sirène Le page blond du printemps et l'alauda des mutinés Est-il permis d'être aussi blonde à en rendre jaloux les blés De Beauce et de Brie ra**emblés au bord du chemin de sa course? Et je les entends murmurer que Dieu les a abandonnés Et moi, Dieu je lui en sais gré pour la beauté qu'il m'a donnée Vivace comme un fil de anche si le vent lui a ordonné
Ou si le vent l'a ordonné à la tendresse abandonnée Comme un bouquet d'herbes de rives, humide et tiède sans parler Humide qui me rend humide, les yeux entre rire et pleurer Et sa joie à pleines dents blanches c'est Chartres au matin ressuscitée Naïve et farouche Gavroche, ma farouche avec le menton Ma naïve avec ses fredaines, ma fleur de neige et d'eau Mon clown-enfant, ma barbouillée, ma korrigane libérée Ma blonde enfant, ma tant aimée Je vais apprendre à me taire, je vais apprendre à écouter Pa**er le vent entre ses lèvres et je vais devenir léger Je vais devenir léger Et puis de laiteuses tendresses, je vais apprendre à calmer ces craintes d'enfant effrayé Qui a peur du noir et appelle. Et je vais devenir berger