À l'heure où la lumière cache son visage Dans notre cour on crie les nouvelles du soir On nous écorche, l'air est doux, gens de pa**age Dans cette ville on pourra juste un peu s'a**oir Au bord du fleuve où bouge un arbre à peine vert Après avoir mangé en hâte, aurai-je même Le temps de faire cet ouvrage avant l'hiver ? De t'embra**er avant de partir ? Si tu m'aimes, retiens-moi ! Le temps de reprendre souffle au moins Juste pour ce printemps qu'on nous laisse tranquilles Longer la tremblante paix du fleuve très loin Jusqu'où s'allument les fabriques immobiles Mais pas moyen, il ne faut pas que l'étranger qui marche se retourne Ou il serait changé en statue, on ne peut qu'avancer. Et les villes Qui sont encore debout brûleront Une chance que nous nous soyons vite aimés avant l'absence Regardés encore une fois, vite embra**és Le temps de faire cet ouvrage avant l'hiver ?
De t'embra**er avant de partir ? Si tu m'aimes, retiens-moi ! Le temps de reprendre souffle au moins Juste pour ce printemps qu'on nous laisse tranquilles Longer la tremblante paix du fleuve très loin Jusqu'où s'allument les fabriques immobiles Tu partiras, déjà ton corps est moins réel Que le courant qui l'use et ces fumées au ciel Ont plus de racines que nous C'est inutile de nous forcer, regarde l'eau comme elle file Par la faille entre nos deux ombres C'est la fin qui nous pa**e le goût De jouer au plus fin Mais le temps de faire cet ouvrage avant l'hiver ? De t'embra**er avant de partir ? Si tu m'aimes, retiens-moi ! Le temps de reprendre souffle au moins Juste pour ce printemps qu'on nous laisse tranquilles Longer la tremblante paix du fleuve très loin Jusqu'où s'allument les fabriques immobiles