Écoute-moi, écoute-moi mon amour Je claquerai connement La tête coincée dans un strapontin Ce sera pendant l'été de 1515 Sur l'aéroport de Marignane Je claquerai vraiment connement Mais je ressusciterai le troisième jour Et ce troisième jour sera l'avant-veille De l'attentat de Sarajevo Je pa**erai te chercher et tu me reconnaîtras facilement Puisque je porterai mon éternel chapeau à cran d'arrêt Et que j'aurais à la boutonnière Une fleur de tournesol comme celle que tu aimes tant Toi, tu te jetteras dans mes bras et alors je te dirai : Souviens-toi, souviens-toi mon amour J'étais beau comme un pa**age à niveau Et toi tu étais douce... Douce comme les roubignolles d'un nouveau-né Souviens-toi, on avait des scolopendres Qui dansaient dans nos veines Et un alligator au fond de la cuisine Sur la droite en entrant
Mais si, quand on entrait par la bouche d'incendie Dans ta bouche il y avait des sirènes Qui chuchotaient des mots Des mots qu'on avait oublié d'inventer Des mots qu'on avait oublié d'inventer A cause de notre enfance malheureuse A cause de notre enfance malheureuse Parce qu'on avait mal aux dents On avait mal aux dents parce que toujours On nous obligeait à manger des sucres d'orge Et qu'on aimait pas ça ! Et puis après, après quand on se sera bien souvenu Quand fatigués de s'être souvenu Nos souvenirs ne seront plus que des loques Alors je te prendrai par la taille Et nous irons nous promener A l'ombre des tilleuls-menthe Tu me souriras, je te rendrai ton sourire Et dès lors Dès lors nous ne saurons plus vraiment Si ce que nous ressentons l'un pour l'autre C'est de l'amour, de l'art, ou du cochon