On boit un coup, on en boit deux, au grand comptoir des miséreux,
On boit un coup, on en boit trois, au pied de la dame du roi,
On boit un coup à la sauvette, à la barbe et à la rosette
De ce vieux cocu de Dubois, aux filles de la rue Quincampoix,
On boit un coup à s'en péter la panse et l'âme et le corset,
On boit debout à ses prochaines guerres, véroles et migraines
On donne un coup, on en donne deux, au grand ring des boxeurs foireux,
On donne un coup, on en donne trois, sous la ceinture, comme de droit,
On donne un coup de gueule et puis un coup de poing et ce qui s'ensuit,
Un coup de rasoir sur un cou de reine, un coup de remord et un coup d'peine,
On donne un coup de torchon autour de ses saletés, de ses amours,
Un coup d'goupillon au milieu de son enfer, au nom de Dieu
On tire un coup, on en tire deux, dans un hôtel privé d'Evreux,
On tire un coup, on en tire trois dans un boxon minable à trois
On tire un coup sur les coussins, dans un boudoir, entre les seins
D'une demoiselle intellectuelle hypertrophiée de la cervelle
On tire un coup d'exaltation, de rage, de fièvre et de pa**ion
Et on fait des p'tits héritiers qu'on se dépêche de noyer
Après tous ces coups à résoudre, ces coups de chapeau, ces coups de foudre,
Et tous ces coups, coûte que coûte, ces coups de vieux, ces coups de boute
Quand la mort frappera ses trois coups au grand théâtre de quat'sous
Alors on fermera les yeux au son des orgues, au nom de Dieu
Dieu qui saura nous pardonner, dans son immense crédulité,
Et nous refilera le pa**e-partout pour continuer après le trou
D'autres célestes mauvais coups!