Ceux qui ont des chaînes
Et voient leurs disques augmenter
Trouveront-ils jamais le temps
De tout écouter ?
Et ceux qui ont des frigidaires
Sont-ils plus avancés
Que ceux qui font leur marché
Rien que pour une seule journée ?
Les abonnés du téléphone
Sont-ils privilégiés ?
Peut-être on peut communiquer
Autrement qu'avec ces appareils
Ceux qui possèdent la télé
Font-ils une sorte d'apprentissage
De l'abrutissement total
Ou bien d'un autre moyen de transmettre les images ?
Et ces machines à laver la vaisselle
Donnent-elles plus de liberté
Ou est-ce qu'elles nous entraînent pas plus
Dans la ronde des prisonniers ?
Tous ceux qui ont l'électricité
Sont-ils mieux éclairés
Que ceux qui se couchent avec le soleil
Et qui le regardent se lever ?
Et la bagnole, notre dieu
Va-t-elle nous transporter
Vers un pays merveilleux
Où règnent l'amour et la paix ?
Ou existe-t-il d'autres transports
Pour nous emmener
Vers la porte de sortie
Vers une autre destinée ?
Et tous ces biens qui nous obligent
À payer les frais
Tous les jours notre belle nature
Un peu plus dénaturée
On dit qu'il n'est jamais trop tard
Pourvu que ça soit vrai
Car si les arbres venaient à mourir
Alors qu'est-ce qu'on ferait ?
Et après toute cette frénésie
Tant de travail acharné
Pour gagner l'argent nécessaire
Pour acheter plus, plus consommer
Entendrons-nous cette voix
Qui nous appelle toujours
La seule voix à suivre
Celle de l'amour ?
Non, elle n'a jamais cessé
De nous appeler
En attendant que notre descente
Aux enfers soit terminée