Près des vielles maisons de pierres Au front couvert, Ne dis pas ton nom, Non, non, non. Nombreuses sont les nuits entiêres Où s'élêvent nos priêres. Un jour, tu descendras devant lui des horizons nouveaux, Les quatre roues de ses chevaux, Des ruisseaux coulant de ses mains. Aussi longtemps qu'il te tiendra Dans ses bras, surtout ne parle pas Mais quand son visage tombera, Soudain le silence te dira Creuse au fond de toi, Creuse, mais ne change pas, Ne change pas, Ne change pas, Ne change pas Et quand le silence reviendra, Sur ta monture, tu l'enmèneras Prês des vielles maisons de pierres Au front couvert Et tu oublieras son visage.
Alors tu comprendras. Peut-être, il me ressemblera Et quand nos ensembles tomberont, Seuls entre nous, nous nous dirons Creuse au fond de toi, Creuse, mais ne change pas, Creuse, mais ne change pas, Ne change pas. Mais quand nos visages glisseront, De nous, nous nous en irons. Creuse un abri sous la terre, Près des vielles maisons de pierres Au front couvert. Nous aimerons Longtemps enlacés sous la terre. Glacés, nos ongles pousseront. Le lierre sera notre maison, Les feuilles mortes et les fougêres, Les animaux à fourrure et le sang des ruisseaux Nous tendront les bras Et toi Creuse au fond de toi, Ne change pas, Ne change pas...