Par delà les plus hauts monts, Au milieu des goémons, Vit Salomon, Pareil aux preux chevaliers teutoniques, Comme les lépreux sataniques, Et dont la descendance princière et millénaire, Pour toujours, un jour quitta la terre. C'est au creux d'une lagune Dont il cheminait les dunes Qu'un soir de lune, Descendant du ciel en spirales, Tombèrent les anges des étoiles. Tenant à peine debout, Ensevelis par la boue, Le sable mou, Leur semblant comme autant de serpents, Ils détruisirent tout en un instant. Depuis longtemps, Depuis longtemps Riche de tout Comme un coquillage Dont la coquille est sans âge, Salomon ignorait d'autres rivages. Par delà les plus hauts monts, Au milieu des goémons, Vivait Salomon,
Pareil aux preux chevaliers teutoniques Comme les lépreux sataniques, Et dont le descendance princière et millénaire Pour couvrir son corps creusa la terre. Les fossoyeuses marines Trouveront dans sa poitrine Tant de vermines Qui malgré les prêtres d'Orion, Se nourrissant de lui, revivront. Depuis longtemps, Depuis longtemps Jaloux de tout, Debout dans leurs caravelles, Ce peuple aux formes nouvelles Fit tomber nos citadelles D'un coup d'aile. Orion ne reverra plus jamais le pays Et la lune, sa sœur, aura, bien loin d'ici, Des ailes. Orion n'aura jamais s'il faut, pleuré, grandi, Quoiqu'aura bien vécu du moins à ce qu'on dit Sans elle. Les cieux comme un taudis Privés de leurs dentelles Baissent les yeux.