«Maintenant j'en ai plein l'cul» a dit Saint Nicolas
Dans un accès de rage dont on se souviendra
D'autant plus qu'en poussant sa gueulante divine
Il a fait crever Dieu sur sa couronne d'épines
Ridondine
— Non, cherchez pas, ça veut rien dire, hein c'est... c'est du folk.
Scandale dans les familles de toutes les planètes,
Scandale au Vatican, aux Galeries Lafayette — C'est l'annexe.
«Vous me gonflez les couilles» a dit Saint Nicolas
Dans une lettre adressée aux enfants d'ici-bas
«Mes enfants c'est fini je rend mon tablier
Ma barbe et mon traineau, ma hotte et ma bontée
Si vous voulez des jouets ne comptez plus sur moi
Pour glisser comme un con la nuit sur tout les toits
Ridondoi
Ne me faites plus descendre dans vos cheminées
Pour garnir vos chaussettes et remplir vos souliers
De fusils mitrailleurs, de soldats, de canons
Et de poupées qui pètent et qui demandent «pardon»
Ça suffit les conneries qui plaisent aux parents
Pour rendre aussi cons qu'eux la plupart des enfants
Je connais d'autres jeux bien plus éducatifs
Absolument gratuits et beaucoup plus jouissifs
Ridondif
Des jeux qui sont encore interdits aux mineurs
Par les lois meurtrières dictées par nos tuteurs
Qui aux branches meurtries des sapins de Noël
Accrochent les panoplies des tueurs professionnels
Aussi vrai qu'j'en ai marre des Noëls de papa
Je n'veux plus être complice de ces saloperies là
Pour meubler vos loisirs mes tendres chérubins
Baissez donc vos culottes à l'ombre des sapins
Ridondin
Faites ce que de tous temps vos ancètres honteux
Ont fait dans les recoins des greniers poussiéreux
Mais ne vous cachez plus car la beauté attend
D'éclater au grand jour depuis vingt cinq mille ans
La beauté, mes amours, ont vous dira souvent
Qu'il vaut mieux la cacher, que c'est plus excitant
De n'en montrer qu'un peu, afin d'imaginer
Ce qu'on vous interdit de voir et de toucher
Ridondai...
Et tandis qu'on vous cache les prairies du bonheur
On vous montre la guerre à la télé couleur
Je crois qu'il serait bon que l'on enterre un jour
Les monuments aux morts sous un verger d'amour
Que ceux qui font la gueule en m'écoutant ce soir
Observent bien leur gueule au fond de leur miroir
Et qu'ils me disent si leur visage inquiétant
Est plus joli à voir que le cul d'un enfant
Ridondan.
Oui, je suis obsédé par la vie, obsédé
Par l'amour quelque soit le nombre des années
Empêchez vos enfants de s'aimer comme ils veulent
Mais ne vous étonnez plus s'ils vous crachent à la gueule»